Le Trica, un air de New York à Casa
Ce soir, Made in Casablanca vous emmène au Trica. « Ici, les murs sont tordus, les tables sont bancales, il y a de la fumée, du bruit, de la musique. » Ce n’est pas moi qui le dit, mais le patron, et c'est tout ce qui fait son charme.
On mange au Trica comme on va à New York, en moins cher, et en plus proche. A l’entrée, un vieux lampadaire bancal, des briques rouges sur les murs, des tuyaux métalliques au plafond. Ouvert depuis 17 ans, le Trica est une petite institution, un coin des States au Maroc, un lieu de bons vivants qui aiment bien manger. Pourtant, à l’origine, le Tri Cammelliz (Les Trois Chameaux) n’avait rien d’américain, mais Kévin et son frère Jordan, les deux gérants depuis trois ans, lui ont redonné une autre allure.
Ils vous accueillent en t-shirt de Superman et servent une faune bigarrée à boucle d’oreille ou à crane rasé, des étudiants et des hommes d’affaire qui font tomber la cravate, un joyeux mix bon enfant où chacun trouve sa place. Les chaises portent des noms de ville, on s’asseoit à Paris ou Rio de Janero, et on commande des mojitos géants où on plonge les pailles entre copains.
20 cm de plaisir...
Rien, ici, n’est vraiment casaoui, sans que ce soit pour autant totalement New Yorkais. Un bric à brac, de brique et de broc, du fric et du toc, des photos de Soho, des affiches italiennes collées sur les tables, une authentique Renault Dauphine qui trone à côté de l’estrade. Et pas besoin d’allumer le moteur pour que, chaque soir, ses phares s’allument et viennent éclairer votre assiette. Si vous voulez vous déconnecter un peu des établissements BCBG un brin coincés, si vous en avez marre des restaurants traditionnels et surfaits, tentez les « Pene comme chez Makelele » (« pour le jeu de mot, on s’est amusés en faisant la carte », raconte Kévin), goûtez « 20 cm de plaisir » (on parle spaghettis, bien sûr) ou régalez-vous d’un « Don Corleone » (une réponse à Al Pacino qui nous rejoue Scarface en noir et blanc au mur ?). Venez le samedi, vous croiserez le DJ. En fait, non. Venez n’importe quel soir, vous croiserez forcément quelque chose que vous ne verrez pas ailleurs.
Texte Mathias Chaillot
Photo DR