L’Boulevard en 6 évènements marquants

Festival
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
16 mars 2011

Alors qu’approche une nouvelle édition du plus célèbre festival de musiques alternatives du Maroc, L’Boulevard (en mai prochain), Momo, fondateur du projet, revient pour nous sur les moments-clefs et les dates qui ont fait l’évènement.

Made in Casablanca : L’Boulevard en une date ?
Momo : Sans hésitation, février 2003, avec l’affaire des 14 musiciens accusés de satanisme, ou plutôt, officiellement, d’avoir « ébranlé la foi des musulmans ». J’en ris encore. Ils appartenaient à trois groupes, Reborn, Necross, et Infected Brain, et étaient passés au Boulevard. A ce moment là, on a monté un collectif de soutien, lancé une pétition, alerté la presse internationale. L’évènement a été fédérateur dans notre histoire.

Made in Casablanca : L’Boulevard en une révélation ?
Momo : Difficile de n’en citer qu’une. En 2001, on a eu le groupe de hip hop Achkein, qui avait d’ailleurs un autre nom. 2003, ça a été Houssa, et Darga, et puis Hoba Hoba Spirit en 2004. Quand on les a passés, aucun n’était connu, et aujourd’hui, ce sont les têtes d’affiche de la musique marocaine.

Made in Casablanca : L’Boulevard en une originalité ?
Momo : Nous avons fait beaucoup de résidences, 3 ou 4 par an, avec des marocains ou étrangers. Ils n’étaient pas forcément très connus, mais d’un excellent niveau. Ils travaillaient avec nous, et on présentait leur travail. On a osé des trucs un peu fou, on mélangeait des jazzmen avec des chanteurs de hip hop, des musiciens traditionnels et des rockeurs. Ça a été génial.

Made in Casablanca : L’Boulevard en un record ?
Momo : En 2006 et 2007, on a réussi à attirer à peu près 160 000 personnes à chaque édition. Depuis, ça a un peu baissé, mais c’est normal car on va moins dans les têtes d’affiche, et plus dans la découverte. En plus, on a découpé le festival en deux évènements, L’Boulevard proprement dit, et les tremplins aux abattoirs. Si on réunit les deux, on doit arriver à peu près au même nombre aujourd’hui.

Made in Casablanca : L’Boulevard en une personnalité ?
Momo : Je ne peux pas citer un nom, car il sont souvent anonymes, je parle des bénévoles. Pour certains, ils nous accompagnent depuis la 1ère édition, et ils sont très importants. Certains travaillent en amont, d’autres pendant le festival, d’autres s’occupent du magazine. Il s’agit quand même du seul magazine de culture alternative au Maroc, un pavé de 50 pages. Si on les additionne tous, il doit y avoir 150, ou 200 personnes qui travaillent avec nous. Ils font tout, et ce sont les plus discrets.

Made in Casablanca : L’Boulevard en un concert ?
Momo : Celui de Gnawa diffusion, en 2004. C’était la première fois qu’on avait une grosse tête d’affiche, et ça a été un concert mémorable, qui a permis aussi de faire mieux nous connaître et d’attirer du public. En plus, c’est un groupe engagé, qui allait dans le sens qu’on voulait donner à l’évènement, limite subversif.

Texte & photo
Mathias Chaillot

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
16 mars 2011

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