Joyeuse fête du mouton !

Moutonnera ?

Des hordes de bêtes à cornes sont parquées dans la ville… Des bêlements retentissent à longueur de journée… La nuit, les moutons s’époumonent et clament leur innocence à qui veut l’entendre… Ceux qui ont grandi au Maroc connaissent le scénario, et s’y sont habitués. Où que l’on aille, le mouton est là : à la télévision, en lot dans des jeux, sur des publicités pour sociétés de crédit, au marché, sur la terrasse du voisin, dans les parkings souterrains. Quand l’Aïd approche, impossible de ne pas le savoir ! Certains se réjouissent déjà du réveil en famille, du copieux petit-déjeuner… Ensuite, les oncles, tantes et autres cousins défileront toute la matinée, jusqu’à l’heure du sacrifice… Puis l’heure du boulfaf viendra… Du déjeuner… Ah les fêtes où on ne se déplace jamais bien loin de la table, où on se retrouve en famille…

Moutonnera pas ?

« Décidemment les valeurs se perdent... » C’est le début d’un post que j’ai pu voir sur un réseau social que l’on connaît tous. Selon cette personne, la nouvelle génération a perdu ses valeurs, parce qu’elle préfère partir en week-end prolongé entre amis, voire en famille, plutôt que de sacrifier notre cher petit animal-producteur-de-laine. Mais que leur reproche-t-on au juste ? De ne pas se laisser avoir par la société de consommation ? Vouloir épargner un mouton au génocide que son peuple subit à travers le monde chaque année ? Ce n’est pas si mal comme idée ! Un séjour au calme, pas de bêlements, pas d’effusion de sang… Oui je sais, le boulfaf c’est pas mal. Mais on peut en manger chez Monsieur Brochettes toute l’année ;)

Le mouton nouveau est arrivé !

A l’ère de la publicité, on assiste à de biens curieuses campagnes d’affichage dans nos villes : un type qui souffle dans un mouton qui se gonfle, un mouton qui fait de la gymnastique… Et qui se souvient de ce fameux mouton à chapeau rose ? Je donnerais cher pour assister aux présentations des créatifs… Non contents de nous polluer avec ces énormes affichages, nos amis les pubards ne prennent même pas la peine de nous donner des publicités ayant un minimum de sens. Qu’à cela ne tienne, on prend parti d’en rire !

Mais le plus impressionnant pendant les fêtes, ce sont les supermarchés pris d’assaut : face aux promotions, des familles entières se ruent dans les rayons, et agrippent avidement tout ce qui leur tombe sous la main ! Du réfrigérateur, au grille pain, en passant par les sacs de farine, les bidons d’huile, ou encore les tringles à rideaux et les descentes de lit. Une dizaine de robes de chambre, c’était vraiment indispensable ?

Que l’on soit adepte du mouton ou pas, l’Aïd El Kebir fait parti de nos traditions et de notre culture. Que certains l’adaptent à leur sauce, c’est une solution comme une autre, mais que certains l’exploitent… A votre avis, lequel est le plus a blâmer ?

Texte Zara Kadiri

Photo DR