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Jil Lklam-Poètes Urbains : Parce que la Jeunesse a (toujours) son mot à dire

Paroles de jeunes
Khouloud Kebali
Editor Made in Casablanca
15 décembre 2016

Engagée pour la valorisation du patrimoine artistique marocain, la Fondation BMCI soutient la publication du livre Jil Lklam - Poètes Urbains.

Dans la continuité de sa démarche de soutien aux initiatives culturelles, la Fondation BMCI apporte cette année son soutien à la parution du livre Jil Lklam - Poètes Urbains. Réalisé par les éditions du Sirocco et Senso Unico éditions, cet ouvrage de Dominique Caubet et Amine Hamma livre le récit de la nouvelle scène musicale marocaine, de ses débuts dans les années 90 à nos jours. Rappeurs, slameurs, reggaemen, groupes de Metal, graffeurs, street artistes, danseurs de breakdance...

Une nouvelle génération d’artistes qui fait aujourd’hui pleinement partie du paysage culturel du pays et qui dessine un Maroc multiculturel.

Jil Lklam, la génération des mots : de l’underground à la scène publique

À travers le récit de Dominique Caubet et Amine Hamma, des entretiens avec des experts de cette nouvelle scène musicale, une sélection de textes de chansons reproduits dans leur langue originale et traduits en français, ainsi qu’une riche iconographie, Jil Lklam donne à voir et à écouter ces artistes qui se font l’écho de toute une jeunesse. Jil Lklam s’attache plus particulièrement aux textes des chansons, emblématiques d’une jeunesse qui « ouvre sa gueule ». Avec éloquence, humour, sensibilité, colère, poésie, cette jeunesse créatrice et rebelle exprime, dans ses paroles plurilingues - darija, amazigh, mêlées de français, d’anglais ou d’espagnol - son désir de dignité, de liberté, d’avenir, ainsi que l’amour de son pays.

Un hommage aux artistes et à la diversité des styles

Rap, fusion, rock, slam : Jil Lklam rend compte de l’incroyable diversité des styles portés par trois générations successives d’artistes. L’ouvrage rend tout d’abord hommage à la première génération, celle des pionniers, ces artistes aujourd’hui connus de tous et faisant partie intégrante du patrimoine culturel : H-Kayne, Casa Crew, Bigg, Darga, Hoba Hoba Spirit, ou encore Barry, pour ne citer qu’eux. La génération 2006 est représentée par Mobydick et Soultana pour le rap, WachmN’n-Hit pour la fusion, et le premier groupe punk marocain, ZWM (Zle9 Wella Moot). La génération 2010-2015 quant à elle regroupe des noms tels que Sa3er Man, LooNope, Betweenatna, The Basement ou encore Yahya Zitan. Plus récemment, c’est un nouveau genre, le slam, qui se développe avec la multiplication d’ateliers et de cafés slam, initiés par le grand frère Mustapha Slameur et des artistes plus jeunes comme Mssati et SRK. Une génération d’artistes est bien née, qui révèle, en même temps que sa vivacité et ses talents autodidactes d’écriture et de composition, un dynamisme débrouillard pour se faire entendre.

Jil Lklam : un livre et... un CD !

Afin de prolonger cette action, la Fondation BMCI a procédé, en collaboration avec la Fondation Hiba, à l’édition d’un album CD en deux volumes regroupant les 29 titres présentés dans l’ouvrage Jil Lklam.

Biographies des auteurs

Dominique Caubet

Sociolinguiste, spécialiste de la darija, elle est professeur émérite d’arabe maghrébin à l’INALCO (Paris) et chercheur rattachée au LACNAD (INALCO) et au Centre Jacques Berque (Rabat). Après avoir rédigé une description de L’arabe marocain (Peeters 1993), elle travaille sur les changements de statut de l’arabe maghrébin au Maroc et en France, avec l’aide des artistes qui le valorisent, et suit le passage à l’écrit de cette langue sur les réseaux sociaux depuis les premiers SMS de 2002 jusqu’à Facebook de nos jours.

En 2007, elle a écrit le documentaire Casanayda! (Sigma). Elle a publié Shouf Shouf Hollanda (Tarik, 2005) et Les mots du bled (L’Harmattan, 2004). Elle a dirigé la traduction de Le Petit Nicolas en arabe maghrébin, Langue de France (IMAV, 2013).

Amine Hamma

Blogueur, militant culturel et musicien, il joue dès 1996 dans un groupe de rock/metal au Maroc, crée un fanzine dédié à cette esthétique musicale en 1999 et monte plusieurs projets musicaux expérimentaux. Après un master en politique des loisirs et des équipements culturels (Paris XIII), il collabore avec le Centre d’Information et de Ressources pour les musiques actuelles à Paris, notamment sur le guide-annuaire Planètes Musiques. Il contribue au magazine « Kounach » et à la programmation métal du festival « L’Boulevard ». Après avoir traduit Le Petit Nicolas en darija et travaillé sur le scénario de Goodbye Morocco de Nadir Moknèche, il devient responsable du centre de ressources de la Fondation Hiba en 2014. Parallèlement, il a rejoint les groupes Haoussa et Betweenatna.

 

Khouloud Kebali
Editor Made in Casablanca
15 décembre 2016

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