Jazzablanca: Une cloture en apothéose.

Musique
Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
24 avril 2015

Débuté il y a un peu moins d’une semaine, le Jazzablanca a fini sous les feux d’artifice ce jeudi 23 avril, avec un Keziah Jones déchaîné et un public totalement subjugué. L’événement aura tenu ses promesses. C’est une programmation d’un grand cru que les centaines de festivaliers ont savourée, avec des séquences d’une virtuosité indéniable. Aucun doute, cette 10ème édition du Jazzablanca restera gravée dans les anales!

Tony Allen l’imposant

Alors que s’installe sur scène, Tony Allen, le Roi incontesté de l’afrobeat, les spectateurs affluent dans la salle et prennent position pour un show détonnant. Nous sommes le mercredi 22 avril, en plein cœur de Casablanca, et la terre n’avait pas encore prévu de trembler. C’était sans compter l’énergie explosive de celui qui a révolutionné le paysage musical de tout un continent, Tony Allen, une référence universelle du jeu de batterie. Lorsque celui ci se place au commande de son instrument, plus rien ne va. La salle tremble à chacun de ses gestes et les cœurs battent au rythme des sons mélodieux de chacune de ses paroles. L’homme exerce une hypnose sur son audience avec brio. Son jeu est impressionnant, révélant la grande maîtrise d’un artiste aux 50 années de carrière auprès des plus grands. Il décoiffe avec son style épique où se croisent motifs rythmiques yoruba, approche instrumentale funk et paroles traversées de rhétoriques. L’on boit ses mots comme l’on vibre de ses martellements de baguettes parfaitement saccadés. Tony Allen a livré une prestation à la hauteur de sa réputation, à savoir généreuse et de qualité, voir avant-gardiste avec ses émancipations ponctuelles vers le dub, le « Space jazz » et la pop internationale. Comment ne pas rester admiratif face à ce mastodonte de la musique contemporaine? Surtout lorsque sur scène, chacun de ses morceaux rappelle le parcours riche et exemplaire de celui qui n’a jamais eu peur de secouer les conventions. Chapeau bas à cette icône vivante de la musique, qui nous a offert un pur moment de création musicale. 

Keziah Jones, la cerise sur gâteau...

On ne le présente plus. Avec son chapeau et ses tenues old school, son déhanché à faire pâlir le plus appliqué des danseurs, et sa voix suave et féline à la fois. Impossible de ne pas remarquer la présence de l’inventeur du Blufunk, Keziah Jones, le bluesman cosmopolite au succès reconnu mondialement. Pour cette soirée de clôture du jeudi 23 avril, rien n’a été laissé au hasard. Des chaises ont été retirées pour laisser plus de place au public venu massivement, la sécurité aux aguets, des fans prêts à se jeter sur n’importe quelle occasion pour soutirer un autographe du géant, l’espace lounge transformé en seconde base pour les retardataires…Autant dire que l’ambiance chaude et survoltée à l’hippodrome a dû s’entendre à des kilomètres à la ronde! Sur des titres aussi connus que sexy, tels que Million Miles From Home ou My Kinda Girl, le chapiteau a tout simplement déménagé, passant du simple orgasme musical à l’hystérie. Des tonnerres d’applaudissements venaient ponctuer chacune de ses prestations, des cris pour des dédicaces de tout part, des danses improvisées un peu partout dans la salle…Bref, pour une clôture en apothéose, le Jazzablanca n’aurait pas pu mieux choisir. Avec Keziah Jones comme cerise sur le gâteau, impossible de ne pas succomber à la friandise…on en redemande! 

Naaoumi Najlae

 

Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
24 avril 2015

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