Jazzablanca, 6 ans de swing

Festival
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
28 mars 2011

6e édition seulement, et Jazzablanca attire les plus belles têtes d’affiche. A l’origine de ce projet un peu fou, Hakim Lahlou, casaoui pure souche qui revient pour nous sur les plus beaux moments et les pires stress du festival.

C’est d’abord l’idée d’un passionné baigné dans le jazz, par curiosité en premier lieu, puis par goût. Après avoir organisé des concerts ponctuels, Hakim Lahlou a voulu créer un évènement fédérateur, qui pourrait prendre de l’ampleur au fil du temps. Le thème était tout trouvé. « Je suis passionné de jazz, Casablanca est une métropole économique qui abrite des générations de mélomanes ayant baigné dans cette ambiance, et c’est ma ville, celle que j’aime ! » Ce sera donc du jazz, et à Casablanca. Jazzablanca. 6 ans plus tard, le phénomène a pris de l’ampleur, avec quelques beaux concerts. « Le plus marquant a été pour moi Dianne Reeves, en 2006, même si je pense que pour le public, c’était sûrement Ayo. » Le concert a du être reporté de trois mois pour raisons de santé. « Mais son énergie et son amour de la scène ont fait oublier ça. » Un concert reporté, ce n’est pas arrivé qu’une fois, d’ailleurs, l’édition 2010 ayant eu son lot de surprise. Un volcan islandais au nom imprononçable (Eyjafjallajokull, si vous voulez faire les malins) a considérablement perturbé la 5e édition. Le concert de Milow a été plusieurs fois repoussé, celui de Jason Mraz confirmé au dernier moment. « Ca a été une édition très éprouvante, à tous les égards. Nous avions investi un lieu où tout était à faire (L’Espace RAM de l’ancien aéroport d’Anfa, ndlr), des installations techniques au stationnement, et puis nous avons eu le volcan, qui a coïncidé au jour près avec le festival. » Beaucoup de concerts seront tout de même maintenus, et Jason Mraz fera le voyage entre deux vols annulés, jusqu’à Casablanca, pour assurer son concert de clôture.

Souvenirs, souvenirs


Alors des difficultés, oui, mais aussi des souvenirs fous. « Le concert le plus improbable, ça devait être celui d’Al DiMeola, en 2005. C’était une semaine après les attentats de Casablanca, on était persuadé qu’ils ne viendraient pas. » Ils ont pourtant fait le New-York - Casa dans un Boeing 747 déserté. 14 passagers en tout et pour tout, dont 8 du groupe. Autre concert, autre souvenir, Al Jarreau. « Il avait du mal à marcher, et pourtant sur scène, il ne laissait rien transparaître, il donnait tout de lui-même. Grande leçon de courage et d’humilité. »
Après avoir tenté une édition originale au milieu des vieux avions de la RAM (« nous voulions y rester trois ans, mais nous perturbions trop l’Ecole de Formation de la RAM. Nous ne pouvons que nous incliner devant leur décision »), Jazzablanca termine cette année au Megarama et au complexe Mohammed V. Si le cadre paraît moins affriolant au premier abord, cette nouvelle édition devrait amener, elle aussi, son lot de surprises.

Texte Mathias Chaillot
Photo Stephano Berca

> A lire aussi : Le programme du festival Jazzablanca.

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
28 mars 2011

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