J'ai testé pour vous l'Ecobike !

Vélo
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 novembre 2011

Qu'elle n’a pas été ma surprise quand j’ai découvert cet entrefilet : la mise en place des Ecobike à Casablanca. Pour vous lecteur, Made in Casa est allé tester l'Ecobike à Casablanca !

Plusieurs questions me viennent à l’esprit : Ecobike, jumeau du Vélib ? Un vélo électrique, ce n’est pas un terme plus joli/tendance pour dire mobylette ? Et surtout, un VELO à Casablanca ???

Après quelques coups de fils, mails, et autre correspondance virtuelle, je parviens à mettre la main sur le père de l’Ecobike. Rendez-vous est pris, il répondra à toutes mes questions existentielles, et surtout, il me fera faire un tour en vélo électrique… Alerte ! La non-sportive en moi détecte une catastrophe des plus imminentes !

Le jour J, anxieuse et légèrement angoissée (non mes mains ne tremblent pas et mes genoux ne se dérobent pas sous moi !) je me dis que pour l’amour du journalisme, une jambe cassée ou un bleu sur la fesse, ce n’est pas si cher payé… J’ai tout de même pris la peine de prévenir Mehdi de mon côté « maladroit ». Maladroit est un euphémisme, traverser la rue sans trébucher est déjà en soi un exploit pour moi… Mehdi me dote d’un vélo de taille légèrement plus petit que le modèle basique (« Ce sont les roues qui sont plus petites, pas le vélo. »). Première surprise : le vélo est beaucoup plus lourd que je ne l’aurais cru. La batterie électrique et le moteur, bien évidemment ! Deuxième essai, réussi cette fois-ci. Nous sommes en plein Racine, et Mehdi propose de pousser jusqu’à la Corniche pour pouvoir réellement tester le vélo en milieu urbain, sur des routes plus larges et plus calmes. Le tronçon de Bir Anzaran jusqu’au Mégarama se passe beaucoup mieux qu’escompté, il est 15h30 passé, les automobilistes sont peu nombreux.

Conduire mon Ecobike me procure un plaisir infini : on fait du vélo, mais dès qu’une pente se présente ou que l’avenue est assez large et dégagée, il suffit de donner un coup de pédale de plus pour que le moteur se déclenche et donne une impulsion au véhicule. Résultat : on fait tout de même de l’exercice mais sans pour autant suer sang et haut pour traverser la ville. Arrivés sur la Corniche, un spectacle qui jusque là ne m’avait jamais frappé, me gifle carrément : 75% des pistes cyclables sont occupées par des voitures, garées sans vergogne sur NOTRE espace. Nous sommes donc obligés de rouler sur l’une des voies réservées aux quatre roues, au risque de se prendre un taxi maraudeur ou un camion de livraison.

Après une courte halte, nous décidons de rebrousser chemin. Mauvaise pioche : il est 17h30 passé, et les gentils automobilistes qui nous souriaient et nous faisaient des petits signes encourageants de la main, ont laissé place à une horde d’hommes et de femmes aux yeux injectés de sang, à la mâchoire crispée,  au coup de volant fourbe, bien décidés à se faufiler partout, en anticipant tous les feux. La délicieuse promenade se transforme en mission commando, où chaque objet, personne, animal, véhicule, arbre, pierres, trous se liguent contre vous et vous empêchent d’arriver à bon port. Encore une fois, les pistes cyclables, trottoirs et bas-côtés sont occupés par des voitures garées en double, triple, voir quadruple file. Après quelques suées froides, nous finissons par garer nos véhicules dans le garage.

Conclusion : même une non-sportive, non-casablancaise pas très au fait des règles de - non-conduite, peut faire de l’Ecobike  à Casablanca ! Plus d’embouteillage, plus de place pour se garer, plus de gardien, plus d’assurance, plus d’essence, plus de taxi capricieux et agressif… Et si au lieu des fameuses boules métalliques de la Corniche, la ville nous mettait des bornes d’Eco Bike ? Avec le tramway qui approche, le parc automobile devrait diminuer et les moyens de locomotion alternatifs doivent s’imposer de plus en plus au Casablanca…

Réfléchissez-y les Casaouis. Moi, c’est tout vu, je veux mon Ecobike !

Texte et photo Zara Kadiri

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 novembre 2011

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