Hey Seejay, en avant la musique !
Cette semaine, c’est dans les lieux du “25” que nous rencontrons Seejay. Après avoir suivi une formation en finances, il est l’un des pionniers dans les événements de musique électronique de la ville blanche. Dans les années 2000, il avait créé avec un groupe d'amis une association de cyberculture et musique électronique: "la théière électrique" avec un rendez vous hebdomadaire qui mettait en avant la scène électronique, avant-gardiste. Pendant un moment, il a mis cela de côté, puis il a fini par suivre les conseils de sa femme qui l’a poussée à faire ce qu’il aimait réellement, se lancer dans sa vraie passion, la musique. Son parcours a évolué en crescendo, d’abord, il A créé un blog sur Facebook nommé “Music’all” (environ 800 membres). Une plateforme d’échanges de musique qui rassemble des morceaux d’electro pointu et qui est aujourd’hui, la source d’inspiration de nombreux artistes. Il a à présent plusieurs casquettes et a trouvé l’accord parfait entre ses trois activités, il est à la fois DJ, promoteur d’événement et directeur artistique du 25.
Parle nous un peu de tes derniers évènements en date, que tu as réalisé.
Ce sont les membres de Music’all qui m’ont poussés à faire de l’évènementiel. J’ai alors lancé les” jeudeep”, des rendez vous hebdomadaires, pendant 2 ans, dans quatres endroits différents et l’on réunissait 300 à 400 personnes. Je mixais à chaque fois avec un guest afin de pouvoir promouvoir tous les acteurs marocains de la scène underground. L’un de mes derniers évènements est la fête de la musique electronique, le 21 juin à la Fiat Playa. J’ai regroupé 12 Dj nationaux sur deux jours. La soirée s'est terminée par un live de Hatim Belyamani qui avec remix culture associe de la musique traditionnelle mélangée à des sons modernes en vidéo, c’était exceptionnel. Depuis cela, j’ai fait quelques “gigs”,comme dernièrement la soirée “Absolut à Bouskoura”. Désormais, je me concentre surtout sur la direction artistique du 25, qui a pour objectif de lancer de nouveaux concepts globaux.
Justement parle nous un peu des soirées au 25
Le premier concept de soirée que nous avons lancé est “Old is Gold” avec pour thématique un concept rétro. Il y avait du bon vieux vin, du bon vieux fromage et de la bonne musique old school des années 80/90. Nous répétons ce concept tous les mercredis. Pour Halloween, nous avons fait la “All black”. C’était un dîner dansant, il y avait toute la décoration en noir et le menu était lui aussi adapté au thème. En ce moment, nous sommes en train de préparer un nouveau concept : “la deep fusion”, c’est un challenge parce qu’à chaque fois, vous pourrez vous attendre à un concert différent. C’est un énorme travail musical en amont, car je répète avec trois musiciens polyvalents qui vont jouer sur de la deep house. Un évènement qui se répétera tous les quinze jours dans un cadre intimiste (une centaine de personnes).
Quelle est pour toi, la particularité du 25 ?
Le 25, c’est une très bonne Brasserie Française revisitée. Contrairement aux idées reçues, le 25 offre un très bon rapport qualité prix et demeure l'une des meilleures tables de Casablanca. C’est Thierry Hernandez du Plaza Athénée (Paris) qui gère l’équipe en cuisine et qui vous offre de bons produits alignés. Le service se fait le midi et le soir, sans oublier les afterworks au bar tous les soirs (sauf le lundi), avec la musique lounge de nos DJ résidents et parfois des guests. La différence avec d’autres lieux, c’est en premier, le cadre qui est somptueux, tout est blanc, du marbre partout et beaucoup de jeux de miroirs. Nous voulons transmettre un message qui est de ne pas se sentir comme dans un lieu guindé malgré ses apparences; c’est simplement, un bel endroit dans lequel tout le monde peut s’exprimer comme il le sent. Ensuite, il y a les prix compétitifs, le gros savoir faire des cocktails qui ont été enseignés par l’un des maîtres de la mixologie mondiale (T. Hernandez) et bien sûr, l’animation musicale. Enfin, l’emplacement, c’est le seul bar en centre-ville qui se démarque autant des autres.
As tu d’autres passion que la musique ?
Oui, la cuisine. J’ai toujours hésité à ouvrir mon propre restaurant. En fait, être DJ ou cuisiner, c’est un peu pareil, c’est de donner du plaisir aux autres. D’ailleurs l’un de mes slogans est: “sharing is caring”. Je cuisine très souvent, de la cuisine française, espagnole. Je suis le spécialiste des viandes et du poisson. Jamais de pâtisseries, je n’aime pas suivre une recette à la lettre, je préfère créer, innover et améliorer.
Et quelle est ta source d’inspiration ? As tu un idéal ?
J’ai fait mes études à Lille (France) donc musicalement j’ai baigné dans la techno et la house. Puis, je me suis tourné vers la deep avec “Master at work”, “Little Louie Vega” etc. La deep a bien évoluée, elle est devenue la musique tendance c’est d’ailleurs, ce qui a fait mon succès au début en tant que DJ. En ce moment, j’écoute beaucoup Nu, Nicolas Jaar et David August pour n’en citer que trois. Néanmoins, ma première source d’inspiration quotidienne, c’est ma femme. Grâce à ses voyages, en Inde par exemple, elle m’a fait découvrir la méditation et tout ce qui est bon pour l’esprit.
Et pour le futur, quels sont tes projets ?
Je suis en train d’organiser un festival d’Art et de musique qui s’appellera “Magma” à Agadir prévu pour 2016 et il vise l’international. Le concept est qu’il se déroule dans la médina, qui est un village artisanal et culturel de 5 hectares, de type médiéval, ancestral. La première édition s’appellera “Rebirth”: la re-naissance, cela a un lien avec le tremblement de terre. La musique sera à la fois electro avec des connotations traditionnelles et cela se déroulera au sein de l’amphithéâtre; il y aura des performances en live, des conférences, des rencontres avec des jeunes créateurs de mode venant du Maroc. Le festival sera en partenariat avec le Souk, de ce fait, il y aura des installations sur tout le site, réalisées par de jeunes artistes. C’est un peu comme mon rêve depuis 1999 (ndlr: sourires).
Photo : Marina Brisset