Groundation chante Bob Marley

Groundation rend hommage à Bob Marley

Suite à leur dernier passage au festival de Casablanca en 2006, le groupe Groundation était de retour au Maroc ce week-end. Fondé en 1998, par 3 musiciens* virtuoses de la Sonoma State University (cursus musical spécialisé en jazz), le groupe est aujourd'hui mondialement reconnu. C'est grâce à une maitrise fondamentale du jazz, de son histoire et de ses instruments (piano, cuivres, percussions, guitares...) que depuis 10 ans, Groundation rend chaque année hommage au grand Bob Marley, avec des interprétations particulières d'un répertoire soigneusement sélectionné pour un public averti.

Marcus Urani, nous confie en riant: "Nous avons su que nous lui rendions hommage en voyant la programmation du festival, mais cela tombait bien nous le faisons chaque année en février...". Contrairement à leur habitude, les membres du groupe, qui ne font aucune sélection de playlist avant leurs concerts, ont préféré privilégier les chansons les plus connues de l'artiste jamaïcain, "pour embarquer le public dans un voyage musical transcendant" nous confie Harrison Stafford.

Et le résultat ne s'est pas fait attendre : toute la foule, a été transportée aux sons d'"Exodus", "Could you be loved?", "Them Belly full" ou encore "Trenshtown Rock". Elle a aussi eu droit à des solos hors du commun, notamment avec Marcus Urani au clavier, Mingo Lewis Junior (fils d'un des meilleurs percussionnistes au monde) ou encore David Chachere à la trompette. Quant aux choeurs, Kim Powell et Kerry-Ann Morgan ont dégagé une énergie débordante tout le long du concert. Elles nous confient après leur performance que sur scène, elles ne se contrôlent plus, elles laissent la musique faire et entrent dans une sorte de transe mystique.

Harrisson Stafford et le public sur la scène El Hank

Le leader du groupe a remercié le public casablancais à plusieurs reprises pour son écoute et l’energie positive qu’il lui transmettait. "Choukran Casablanca" a-t'il répété. Puis a demandé modestement au public s'il souhaitait écouter quelques unes des chansons du groupe. (ndlr: c'est a la demande de fans rencontrés la veille au concert de Ayo que le groupe a chanté "Babylon rule them", "We free again" et "Undivided"). Tout le long du concert, il a beaucoup insisté sur le message de sa musique : "L'amour est à l'origine de la paix, ce n'est qu'avec la conscience que les choses peuvent et doivent évoluer".

"Le message ne peut pas être transmis sans les fans engagés", qu'il appelle les "Grounded Soldiers", car, nous dit il d'un air malicieux derriere sa longue barbe, "Nous avons beaucoup plus besoin de ces "soldats" que des Majors de l'industrie musicale pour vendre nos albums." Le prochain album du groupe sort l'automne prochain, et risque d'être "révolutionnaire" d'après ses fondateurs. D'ici là, nous devrons donc rester patients!

*Harrison Stafford, dit "the professor" est le personnage emblématique du groupe. Il est guitariste, percussionniste et a une voix unique, lui permettant des prouesses techniques sur scène (improvisations, imitations...) Rappelons au passage, qu'il a fait un long voyage en Palestine l'année dernière, duquel il est revenu complètement métamorphosé, nous dit-il. Il a sorti un album solo "Madness" qui rend hommage à tous les palestiniens qui souffrent de l'Histoire actuelle.

*Marcus Urani, véritable génie du clavier, peut hypnotiser des salles entières avec ses solos frénétiques. Il compose et produit aux côtés d'Harrisson.

*Ryan Newman, est le bassiste à l'origine de la rythmique du groupe. Il joue aussi de la trompette et compose.


Texte et photo: Lamia El Bouamri

[ndlr : Sur la photo: Harrisson Stafford, habillé en vert et rouge en hommage au drapeau marocain].