Grand Stade de Casablanca : Un arrêt provisoire

Actu - Lieux
Graziella Chassany
Editor Made in Casablanca
18 juillet 2013

Trois concours d’architectes, un déménagement et de nombreuses études plus tard, le Grand Stade de Casablanca, doté d’une capacité de 80.000 places, est en stand by. Entre priorité pour la ville et dépense superflue, les sons de cloches diffèrent et les violons ne s’accordent pas.

Selon Mohammed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, le contexte de crise économique que traverse le Maroc et ses partenaires économiques ne permettra pas, pour le moment, la construction du Grand Stade de Casablanca, prévu à Tit Mélil. Le budget pour ce projet de grande envergure est évalué à 2, 08 milliards de dirhams.

 

Les caisses de l’Etat sont vides et les gradins ne sont pas connus pour leur rentabilité effective, bien au contraire, ce sont plutôt des sources de dépenses. En effet, sous d’autres latitudes, les stades sont utilisés pour accueillir des concerts, des événements culturels, générant ainsi des bénéfices, qui leur assurent ainsi une certaine autonomie. Mehdi Sekkouri Alaoui, expert en construction et gestion de stades, propose donc d’injecter le budget prévu pour ce projet faramineux dans l’aménagement de complexes sportifs de proximité, afin de répondre au besoin d’une jeunesse désœuvrée, assoiffée d’activités et de débouchés. Selon lui, l’Etat pourrait lancer 400 CSP, avec la moitié du budget alloué au Grand Stade, soit 400 quartiers qui bénéficieraient de cette initiative éducative et sociale. Mais les avis diffèrent… certains élus du Conseil de la ville considèrent que l’édification de ce stade est une priorité sécuritaire pour la métropole surtout après les derniers évènements enregistrés lors du match RCA-FAR…

 

Ne serait-il donc pas judicieux de penser et d’encourager des projets sociaux afin de répondre aux milles et uns besoins d’une jeunesse en mal de vivre et qui par manque d’éducation et d’espoir utilisent la violence, la destruction parce que c’est aussi l’unique modèle qu’ils connaissent ?

 

Imane Falah.

 

 

Graziella Chassany
Editor Made in Casablanca
18 juillet 2013