Festival de Cannes : Quand le Maroc monte les marches

Cinéma
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
11 mai 2011

Ils sont si rares qu’on peut les compter sur les doigts des deux mains : les films marocains à arriver jusqu’au festival de Cannes ne sont pas légion. Cette année, pourtant, nous en aurons deux. Rétrospective du cinéma Made in Morocco au plus grand festival du monde, et où la ville blanche, de "A Casablanca les anges ne vollent pas" à "Marock", se taille la part du lion.

Les réalisateurs marocains à avoir eu l’occasion de monter les marches du célèbre Palais des Festivals de Cannes ne sont pas si nombreux, mais depuis le début des années 2000, ils ont su, régulièrement, montrer que le cinéma Made in Morocco avait son mot à dire, et son image à montrer. Cette année, le Royaume sera représenté par deux films. D'un côté, La Source des femmes, du Roumain Radu Mihaileanu - mais coproduit par la société marocaine Agora et tourné ici - nous fera découvrir un village où les femmes, lassées d'aller toujours chercher l'eau au puits, décident d’une grève du sexe. De l'autre, Leila Kilani partira au Festival avec Sur la planche, son film présenté à la Quinzaine des réalisateurs.
Mais remontons d’abord en 1978, quand Ahmed El Maanouni gravit les marches de la sélection officielle, dans la catégorie Un Certain Regard (censée récompenser les jeunes talents et l'innovation). Il vient présenter Alyam, Alyam, l’histoire d’un jeune paysan marocain qui se retrouve chef de famille après la mort de son père et doit mettre de côté son envie de quitter le pays. Ahmed El Maanouni repartira bredouille, mais il sera au moins venu.

Transes, à Cannes de 1981 à 2007

En 1981, Transes, un documentaire sur les traces de Nass El Ghiwane, de leurs salles de concert à leur intimité, n’aura pas cette chance, même s’il est signé du même nom. Mais cet immense succès populaire transformé en film culte aura une deuxième vie plus de 20 ans plus tard, quand Martin Scorsese et sa World Cinema Foundation décideront de se lancer dans la restauration de chefs d’œuvres. Transes sera le premier film à passer entre les gants des experts, et sa version restaurée sera projetée en 2007... en marge du Festival, au Cannes Classics bien sûr.
2002, presque la consécration, deux films marocains arrivent, côte à côte, jusque sur la côte cannoise. Derb Moulay Cherif, de Hassan Benjelloun, vient lorgner du côté de la Sélection Francophonie ; et A Casablanca les anges ne volent pas devra se « contenter » d’une sélection à la semaine Internationale de la Critique, la sélection parallèle du Festival. 2003, Faouzi Bensaidi arrive avec Mille Mois à la sélection Un certain Regard, pendant que Narjiss Nejjar montre Les Yeux secs à la Quinzaine des Réalisateurs. Deux ans plus tard, c’est dans la sélection Un certain regard encore une fois que Laila Marrakchi vient présenter Marock. Deux de plus, donc, sur la liste, et toujours aucune Palme pour le pays des palmiers. Cette année, c'est la bonne ?

> Festival de Cannes, du 11 au 22 mai 2011

Texte Mathias Chaillot
Photo DR

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
11 mai 2011

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