Djette Sweety, DJ Fling, love&mix

Musique
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
29 mars 2011

Un homme, une femme, et des platines, Chabadabada. Djette Sweety, l’une des seule Djettes du Maroc, et DJ Fling, animent les soirées de Casa avant de rentrer, chez eux, s’occuper de leur fils. Il lui a tout appris, elle a pris la relève.

C’est comme une pièce de théâtre, comme si Sheakspeare avait voulu que ça se finisse bien, sous les stroboscopes d’une boîte de Casablanca. En personnages principaux, Siham, alias Djette Sweety, venue d’une famille conservatrice de Rabat et infirmière de formation ; et  Fahd, alias DJ Fling, branché à ses platines depuis qu’il a mis les pieds dans une boîte, la première fois à 15 ans. Leur rencontre s’est d’ailleurs faite près de Tanger, lors d’un festival à ciel ouvert : il avait le casque sur une oreille, la tête dans la house, elle était en vacances. Elle n’avait jamais mis les pieds dans un club, il y travaillait tous les soirs.
C’est le coup de foudre, le mariage, le bébé. L’amour fou. Quand on pose une question à l’un, c’est l’autre qui répond. DJ Fling, vous mixez depuis quand ? « Il mixe depuis bien plus longtemps que moi. Moi, j’ai commencé seulement en 2008. » Djette Sweety, comment s’est faite la rencontre avec les platines ? « Elle voyait des morts, des blessés, des urgences toute la journée, elle rentrait toujours stressée, explique son mari. Je me suis dis que les platines pourraient la détendre, et j’ai commencé à lui faire une petite formation. » Elle n’y avait jamais touché avant, et avoue s’être contentée de « musique commerciale » pendant des années. En deux mois, elle devient accro, et commence à mixer en soirée. « Je l’emmenais mixer avec moi, chez mes clients, raconte Fahd. »

Djette Sweety, DJ Fahd… Et DJ Ryan ?

A l’origineur loueur de sono, platines et enceintes, Fahd travaille de plus en plus, et n’a plus le temps de se consacrer à la boutique. Il vend tout. Puis les contrats s’espacent, et il décide de reconstituer son stock. Avec 7 000 dirhams, en achetant des platines chinoises, pour commencer. « Aujourd’hui, les responsables du Silver ou du Théâtro, à Marrakech, me disent que j’ai les machines les meilleures du marché. » Et comme à son habitude, c’est Djette Sweety qui enchaîne « il les change tous les trois ou quatre mois, dès qu’il y a une nouveauté, il l’a. » Sa boutique le fait vivre, plus la musique. « Mais j’ai une relève, maintenant. » Djette Sweety a suivi deux formations, 6 mois à apprendre le Hip Hop avec DJ Key, puis la House Electro. Si le couple continue parfois de travailler ensemble, c’est elle qui déserte la maison le soir. Le Spice Club de Tanger, le Friday’s de Rabat, le Groove, le Black House du Hyatt Regency ou le Joya Lounge à Casablanca, la ville qui voit grandir leur fils, Ryan. Plus tard, il sera DJ. « Il a déjà son style. On ne peut pas lui passer n’importe quoi. » Tout est question d’école.

Texte & photo Mathias Chaillot

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
29 mars 2011

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