Daox : "Je me suis mis à faire mon propre bruit"

Interview
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
13 juin 2012

A Casablanca il est connu comme le loup blanc… C’est le petit prodige électronique qui n’a cessé de monter, monter, comme sa musique qui vous fait vibrer, vibrer… Lui ? C’est Abdes, alias Daox. Tout le monde l’a déjà entendu mixer, aussi bien dans des clubs comme le K Bar ou le Choc'late, que dans des bars comme le B Rock, ou encore dans des soirées privées, des vernissages. Alors Made in Casablanca va essayer d’en savoir plus sur ce génie des platines !

Made in Casablanca : Vous êtes un pur produit casablancais. Est-ce le coté urbain, bétonné de la ville qui vous a poussé à faire de la musique électronique ?

Daox : J'ai grandi dans un appartement avec une chambre donnant sur le boulevard Zerktouni. Mes journées et mes nuits étaient bercées par les conducteurs qui klaxonnent et les motards qui aiment le bruit de leur deux-roues. Soit je me mettais à militer contre eux, soit je me mettais à faire mon propre bruit. J’ai choisi la dernière option, l’autre option était peine perdue. Plus sérieusement, c'est surtout mon père et sa musique : Jimmy Hendrix, Otis Reeding… Bercé par ses bons vieux classiques des années 60-70 j’ai appris à aimer la musique. Puis j’ai découvert les clips de musiques électroniques qui passaient sur MCM, MTV. J’ai été très marqué par certains d’entre eux (Ken Ishii, Amon Tobin, Aphex Twin, Prodigy…). Avec tout ça, j’étais mûr pour me lancer dans la musique.

Made in Casablanca : La soirée de Amine Bendriouch, le vernissage de Yasmine Laraqui, et j’en passe… Votre carnet d’adresse Casaoui a de quoi faire saliver n’importe qui ! Comment vous êtes vous retrouvé dans ce milieu ?

Daox : Amine Bendriouch et Yasmine Laraqui sont des amis de longues dates. Amine je l’ai rencontré avec des amis en 2006 et dès notre première discussion nous nous sommes bien entendu : même délires, mêmes idées artistiques décalées. Par contre Yasmine et moi nous avons étudié au même lycée ! C’est lorsqu’elle a crée l’association Youth Talking, elle m’a proposé de participer au vernissage. Depuis, nous nous sommes mis à travailler ensemble sur pas mal de projets. J’ai d’ailleurs  composé la bande-son de son court-métrage « Ch’houd », projeté lors de sa dernière exposition à la Galerie HD.

Made in Casablanca : Depuis quelques temps on assiste à une véritable explosion des soirées « house », « techno », bref, musiques électroniques. Pensez-vous que la population casablancaise est enfin prête ?

Daox : C’est vrai qu’il y a plus d’événements qu’avant mais je trouve qu’explosion est un grand mot. Ce qui n’a certainement pas évolué, c’est la vision, la mentalité des personnes responsables de la nightlife casablancaise puisqu’ils n’ont pas vraiment de culture musicale. A tel point que certains d’entre eux seraient incapables de donner le nom du DJ qui joue dans leurs propres clubs. Je ne suis pas sûr non plus que l’on puisse dire que la population casablancaise est prête ou pas. Ce que je peux dire par contre, c’est que grâce aux nouvelles technologies (internet, etc.), cette même population est mise en contact direct avec de l’excellente musique, autre que celle disponible  à la télévision et à la radio. On peut dire que le public est plus exigeant et qu’il est prêt pour un changement.

Made in Casablanca : Votre « ancienneté » vous a permit d’avoir une vue d’ensemble de l’évolution du clubbing à Casablanca. Quels sont pour vous les éléments essentiels à une nightlife réussie ? Qu’est ce qui manque à Casablanca ?

Daox : Une nuit casablancaise réussie ça serait plus de diversité. Nous permettre d’avoir le choix du lieu et de la musique. Ca devient lassant de toujours échouer dans les mêmes endroits, avec les mêmes personnes, à faire la même chose… Diversité j’ai dit !

Made in Casablanca : Vous touchez à tout, aussi bien au djing, à la production, à l’organisation d’événements. Quels sont vos projets et où peut-on vous écouter ?

Daox : Concernant le djing j’ai pas mal de projets en ce moment comme mes résidences aux soirées Parallels au Boultek. Je suis aussi résident au Salon Mahler du Fellah Hotel à Marrakech ou encore, les soirées Lost Frequency au B Rock. Le reste du temps je joue pour des évènements privés, je m’occupe de bookings. En terme de production j’ai quelques sorties prévues fin aôut, début septembre sur différent label. Des projets secrets aussi, mais ça il faudrat me suivre pour les connaître…

Merci à Daox d’avoir répondu à nos questions ! Retrouvez ses acolytes cette semaine à la soirée Parallels. Pour plus d’infos, suivez le sur :

www.twitter.com/daoxmusic

http://www.facebook.com/djdaox

www.soundcloud.com/daox

Texte Zara Kadiri

Photo Taleb Bensouda

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
13 juin 2012

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