Casablanca: vers une "uberisation" de la société marocaine

Société
Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
23 juillet 2015

Malgré des déboires récents avec les chauffeurs de taxis conventionnels (et conventionnés!) notamment dans les pays européens, Uber, le service de réservation de voiture avec chauffeur en ligne, est arrivé à Casablanca depuis le 21 juillet dernier. Révolutionnaire pour les uns, inacceptable pour les autres, Uber cristallise à lui tout seul, les problèmes liés aux services en ligne qui mettent à mal des pans entiers de l'économie traditionnelle...

La start up américaine Uber est arrivée au Maroc et propose depuis le 21 juillet dernier son service en ligne de réservation de véhicule avec chauffeur à tous les casablancais connectés! Pour rappel, l'application Uber permet de localiser avec son smartphone une voiture libre avec chauffeur pour effectuer un déplacement intra muros. Concurrent direct de nos taxis traditionnels, cette application, qui met en relation directe clients et voituriers privés ou salariés par la société Uber, a connu un réel succés depuis sa création en 2009 à San Fransisco, et essaimé, depuis, un peu partout en Europe.

2015 marque donc l'arrivée d'Uber à Casablanca, mais marque aussi une année noire pour Uber qui a connu de gros problèmes avec la communauté des taxis en France, notamment à Paris, qui voit dans ce service une concurrence directe et déloyale. Les gens de mauvaise foi mettrons sur le compte de la mauvaise humeur légendaire des français et leur goût prononcé pour la contestation systématique, le clash qui s'est produit à Paris il y a quelques temps (voitures brûlées, clients Uber agréssés, aéroports bloqués, etc...), mais force est de constater, qu'une fois encore ils ont mis le doigt où ça fait mal les premiers...

Car enfin, il aura fallu ces incidents pour que l'état se penche enfin sur cet épineux problème et tranche enfin en faveur des taxis, notamment en interdisant pour les chauffeurs d'Uber le "maraudage" (action qui consiste de chercher le client en roulant au hasard des rues tel que le font nos bons vieux taximen!) et en décrétant hors la loi la petite soeur d'Uber, Uber Pop, qui permet à tout particulier de louer ces service de taxi improvisé à un autre particulier!

Espèrons que cela se passe mieux à Casablanca et qu'on ne connaîtra pas les dédordements de violence qui ont un temps jeté le discrédit sur les chauffeurs de taxis parisiens! Plus sérieusement, Uber pose le problème qui touche de plus en plus de secteurs d'activité et met à mal les structures du commerce traditionnel... A terme ce genre de confrontation va toucher tous les acteurs de l'économie marchande, à tel point qu'on a inventé un néologisme pour le moins parlant pour exprimer ce phénomène et qu'on parle dorénavant d'ubérisation de la société...

C'est un défi lancé à tous les états qui, il faut bien le dire, n'ont pas su anticiper les développements de l'internet et son emprise de plus en plus prégnante sur le vie quotidienne des gens. Accueilli en son temps comme un nouvel espace d'entière liberté, la question de savoir si l'on peut tout dire et tout montrer sur la toile s'est trés vite posée et à raison...De même, la question de savoir si on peut faire tout et n'importe quoi en matière de services aux particuliers et de commerce, se pose à présent...et c'est aux autorités de faire en sorte que ces nouveaux services puissent se développer (puisque c'est à priori une tendance incontournable), tout en respectant un minimum les us et intérêts des acteurs des professions visées.

B. Chassany.

 

 

 

 

 

Bruno Chassany
Editor Made in Casablanca
23 juillet 2015

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