B Rock, bar de potes

« Le patron du Jazz sous le rocher, déjà, était un pote », explique Ali, l’un des trois fondateurs du projets. Parce que c’est ça, en fait, l’histoire du B Rock. Une histoire de potes, un bar monté entre potes, pour recevoir d’autres potes. L’idée qu’un bar ne se résumait pas obligatoirement à des boissons hors de prix et « t’as vu mes nouvelles Gucci ? ».
« J’avais envie de le reprendre, j’en ai parlé à Momo et Saad, mes associés, et on s’est lancés. En deux mois, c’était bouclé. » Voici donc nos trois compères, figures de la culture et de la musique marocaine (Momo est le fondateur du festival L’Boulevard, Saad le bassiste de Hoba Hoba Spirit, et Ali l’ingénieur du son de Mazagan et le bassiste de Houssa), à la tête de leur premier bar. « L’idée, c’est de faire un vrai club de rock, avec les gens qu’on aime, plus un carrefour qu’un simple bar, raconte Ali. Ici, pas de dress code, mais comme on est exigeants sur nos sorties, on voulait faire un lieu où les gens pourraient l’être : un lieu où on se sent bien, tout simplement. » Offrir enfin ce bar que cherchent cette grosse minorité de marocains qui ne se retrouvent pas dans les établissements branchés de la Corniche.
Le 29 décembre, donc, le B Rock tente le pari de succéder au plus mythique des clubs de la ville, le Jazz sous le rocher. A l’origine, le lieu aurait du s’appeler le Barock. « Un bar rock, un porte-bonheur, comme Barok en Darija, et un jeu de mots, parce que tous les mecs qui boivent, on les appelle les barocains. » Mais le nom est pris, et nos trois amis ne se sentent pas de se lancer dans l’aventure d’une franchise. Ce sera donc le B Rock, et ce sera déjà pas mal.

Live, rock, ambiance

Côté ambiance, c’est live tous les soirs. « Où est-ce que vous pouvez trouver ça à Casablanca, s’amuse Ali, à part à l’Amstrong ? » Les artistes se succèdent, jamais les même avec, de temps en temps, un concert surprise de Hoba Hoba Spirit, le patron derrière la basse. Seulement voilà, Saad, Ali et Momo ne se contentent pas de regarder leurs clients vider leurs bières en écoutant le bruit de la caisse enregistreuse. Pas leur truc. Quitte à faire un lieu, autant qu’il serve. « On essaye de devenir aussi, un peu, un carrefour culturel. On aide les groupes qui passent, on part chez les sponsors, on leur facilite les choses pour qu’ils avancent. On accueille aussi des conférences de presse, des évènements comme Casaprojecta, » Et ça marche. Aujourd’hui, on ne parle plus que de lui. Le live, c’est là-bas. Le rock, c’est là-bas. L’ambiance, c’est là-bas. « T’étais au B Rock hier soir ? » est devenue un leitmotiv du vendredi matin. La gueule de bois qui l’accompagne aussi, parfois. Si vous venez assez tôt, les mardi et jeudi, vous pouvez même vous faire une petite battle de Guitare Hero. Entre potes, toujours.

Mise à jour le 19 juin 2011 : Le B Rock a fermé ses portes mi-juin. Momo, l'un des associés du lieu, a expliqué pouvoir un lieu plus grand et plus adapté à la rentrée.

Texte & photo Mathias Chaillot