Au Blend : attention burger méchamment bon !

La devanture du Blend attire l’œil avec ses briques rouges et sa grande baie vitrée. L’accueil est empressé et chaleureux. Comme je suis en avance, j’en profite pour mettre la main sur Nasser et Amine, les têtes pensantes du Blend. Si je me rappelle bien, pendant les travaux, il y avait écrit « Attention bœuf méchant » sur une bâche… « Le Blend a sa mascotte et c’est un bœuf méchant. Tout jeune, c’était un rebelle avec son short et ses Converses. Il n’aimait pas le traitement que subissaient les burgers à travers le monde. Quand il a pris de l’âge, il a voulut partir en France pour apprendre quelques techniques culinaires auprès de grands chefs. Il paye d’ailleurs son voyage en faisant des frites sur un bateau. Et c’est seulement après sa formation qu’il se décide à ouvrir son restaurant de burger gourmet, le Blend ». D’ailleurs, des tableaux retraçant la vie de notre cher bœuf méchant sont là pour attester de la véracité des propos de Messieurs Nasser et Amine ! Le restaurant a un côté brut, métallique qui n’est pas sans rappeler un hangar ou un loft new-yorkais. Mais le tout dégage un esprit convivial chaleureux, avec des coins plus cosy avec fauteuils et chaises d’écoliers vintage, ainsi que des touches de couleurs par-ci, par là. Je sors de ma contemplation pour poser une question : c’est quoi un burger gourmet ? « Tous nos produits sont choisis avec le plus grand soin, parmi les meilleurs artisans de la place. Notre pain est fait « sur-mesure » pour chaque recette de burger chez un artisan boulanger. La viande est hachée sur-place tous les jours et nous choisissons les meilleurs morceaux du bœuf. Les produits comme le fromage (reblochon, cheddar, etc.) sont importés de l’étranger. Tous ces ingrédients réunis forment le burger gourmet qui devient une expérience gustative, une découverte unique à chaque fois renouvelée» nous révèle les Blenders en chef. Je commence à comprendre le terme «trafiquants d’addictifs »… Je n’ai qu’une envie : manger un burger !

Notre serveuse se présente et s’empresse de nous présenter la carte. Nos burgers Blend sont accompagnés de leurs Blendinettes comme Cloclo de ses Clodettes. Des petits comiques Nasser et Amine ! Je me décide pour un burger Tartiflette et mon ami pour un Dromadaire. En boisson, j’ai envie d’essayer le Gaspajuice et mon voisin veut me faire découvrir le milkshake Henry’s. Sur la table, des pots de ketchup et de moutarde mais aussi une énorme jarre de cornichons. Je m’empresse d’en attraper un avec la pince et de croquer joyeusement dedans. Le temps d’en mettre un peu partout sur la table et mon burger arrive : viande hachée, raclette, reblochon, magret de canard, pomme de terre… Estomacs sensibles, passés votre chemin ! Je mords sans attendre dans mon burger et manque de tout flanquer par terre dans ma précipitation. Je pense qu’il est préférable de découper la bête… Sage décision, mon bœuf s’est calmé. Les saveurs sont riches et savoureuses et la combinaison entre la viande et les accompagnements conviennent parfaitement au froid de l’hiver. En face, mon voisin se délecte de son dromadaire. Le pain est moelleux, et on y trouve de la taktouka et des dattes. Ne faites pas la grimace sans y avoir goûté, c’est renversant comme burger et parmi les plus appréciés du Blend ! Quand à nos boissons, mon Gaspajuice est riche en légumes et relevé comme je les aime. Mais j’avoue avoir un faible pour le milkshake au Henry’s, retour à l’enfance garanti après quelques gorgées…

Alors que je m’apprêtais à déclarer forfait, ma serveuse se met en tête de me convaincre de prendre un dessert. Mais c’est qu’elle est tenace en plus ! Va pour une petite douceur… Et c’est presque un burger sucré qu’elle m’amène : serrés entre deux macarons, des tranches de kiwis, fraises, ananas, avec une crème au citron et des zestes de menthe et de basilic. C’est frais, c’est léger, ça se mange sans faim !

Le Blend est à découvrir aussi bien pour ses burgers, que pour ses milkshakes, salades, Blendinettes et autres inventions du bœuf pas si méchant que ça finalement…

Texte et photo Zara Kadiri