Arthur à Casablanca : l'interview

Exclusif
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
12 février 2011

Né à Casablanca, Arthur, le présentateur télé et radio, mais aussi acteur et comique, vient y présenter son nouveau one-man show le 18 septembre au Mégarama. Il nous parle de sa ville, de son spectacle, de Gad El Maleh, et de sa tante.

Made in Casablanca : Vous êtes né à Casa, mais vous avez quitté la ville à un an. Quel lien entretenez-vous aujourd'hui avec Casablanca ?
Arthur :
Je suis né ici, mais je suis parti à 18 mois. Après, je venais souvent en vacances, ou pour jouer mes spectacles, plus tard... j’ai déjà joué au Mégarama et j’adore Casablanca. Chaque année, on venait à Casa, donc ce sont des souvenirs de vacances. On allait chaque été au Tahiti, et je disais à mes copains « je vais à Tahiti ». Ils croyaient que j’allais… là-bas… au bord de la mer turquoise, mais non, je venais ici, sur la plage de Tahiti (aujourd’hui le Tahiti Beach). C’était très sympa, les tourniquets bleus, les cornets de frites, et les gens qui jouaient aux cartes dans les petits cabanons, c’est toute ma jeunesse.

Made in Casablanca : Vous qui êtes un homme de radio, comment voyez-vous l'explosion de la radio privée depuis 4 ans au Maroc ?
Arthur :
C’est formidable, ça marche très fort en plus. Ça arrive tard, certes, mais mieux vaut tard que jamais.

Made in Casablanca :
Vous pourriez en racheter une ou en monter une ici ?
Arthur : Je crois que pour qu’une radio locale marche, il faut être sur place, au quotidien. Mais si on me proposait ce genre d’aventures, pourquoi pas, je le ferais volontiers.

Made in Casablanca : Ce n'est pas la première fois que vous vous produisez ici. Quel souvenir gardez-vous de vos représentations ?
Arthur :
Excellents ! A l’époque, Gad (El Maleh, ndlr) m’avait prévenu, « tu verras, le public marocain est formidable, très chaleureux, très enthousiaste, très participatif ». J’étais prévenu, mais c’était assez rigolo. Et surprenant. Il y en a qui téléphonent, d’autres qui vous parlent quand vous êtes en train de jouer. Il participe vraiment au spectacle ! Mais non, il n’est pas différent des autres publics. Et c’est vrai qu’en arrivant de France, moi qui suis né au Maroc, je sors quelques anecdotes de mon enfance sur place, et ça rapproche. Mais il n’y a pas de publics différents, il y a un public, si une vanne est drôle, alors elle est drôle dans toutes les langues et tous les pays du monde. En plus, mon spectacle, c’est sur les rapports homme / femme, les engueulades du couple, la famille, les enfants, c’est la même chose partout. Disons qu’on se sent un peu plus proche quand on vient au Maroc, car je suis né là-bas, mes parents ont vécu là-bas, donc la manière dont j’ai été élevé est plus proche du public.

Made in Casablanca : La dernière fois que vous êtes venu, vous nous avez présenté "Arthur en vrai". Que va-t-on découvrir de vous, cette fois ?
Arthur : La dernière fois je racontais ma vie, cette fois ci, c’est la votre. Je ne parle pas de mon quotidien, mais de celui des gens qui sont dans la salle. Même si je me moque toujours de ma famille, mes potes, moi-même. C’est un spectacle beaucoup plus drôle que le premier, avec beaucoup plus de sketchs, beaucoup plus abouti, et je l’ai déjà joué plus de 100 fois dans toute la France. Donc j’arrive gonflé à bloc. En plus, rien que l’idée de voir la mer, ça me fait du bien.

Made in Casablanca : Pour tous ceux qui ont peut-être déjà vu votre nouveau spectacle, aurons-nous droit à des surprises ?
Arthur :
Il y aura des surprises pour le public marocain. Mais je ne peux pas en dire plus.

Made in Casablanca : Connaissez-vous d'autres lieux du Maroc ? Des villes ou des endroits spécifiques que vous voulez nous faire découvrir ?
Arthur :
Ma première tournée au Maroc, j’avais joué à Casa, mais aussi Rabat, Fès, et Meknès. C’est la ville de ma mère, symboliquement, j’avais envie de jouer dans ce petit théâtre formidable et c’était très émouvant.
Et puis Marrakech, comme beaucoup de touristes, mais ce n’est pas trop le Maroc qui me plait. J’aime le Maroc tranquille, discret, calme.

Made in Casablanca : Enfin, si vous habitiez à Casablanca, ou sortiriez-vous ?
Arthur :
Justement, pour le Maroc discret, il faut aller chez ma tante. Il n’y a pas plus discret, on mange très bien, peut-être un peu trop. Ce n’est pas un 5 étoiles, mais c’est très chaleureux !
Mais vous savez, j’ai tellement de bons souvenirs de Casa. Une fois, j’y étais avec Gad, et il a voulu me faire une surprise. Il s’était organisé avec ma mère pour m’emmener voir la maison de mes parents. Il avait pris l’adresse et tout, et 30 ans plus tard, il a frappé à la porte et a expliqué à la dame qui était là que j’avais habité ici quand j’étais bébé. Elle a été charmante, on a passé deux heures chez elle, avec des petits gâteaux, un thé, du coca, on a fait notre pèlerinage. En sortant, on faisait des photos avec Gad, puis j’appelle ma mère pour lui dire que j’ai visité là où je suis né. Elle me dit « mais tu as aimé la terrasse ? » J’hésite. « Mais quelle terrasse ? » Je m’étais trompé d’appartement, j’avais visité celui d’en face, on s’était planté de palier. J’ai pris 200 photos de l’appartement d’une inconnue. C’est un des meilleurs souvenirs, parmi les plus drôles et les plus tendres, que j’ai de cette ville, avec Gad El Maleh. 


Interview
Mathias Chaillot
Photo
DR

Arthur, au Megarama de Casablanca le vendredi 18 février, à 21 heures.

 

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
12 février 2011

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