Art District envahit à Casablanca !

Musique
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 septembre 2012

De passage à Casablanca pour leur première tournée marocaine, Art District est un groupe à la sauce hip-hop, avec un soupçon de soul, de jazz et même de musique classique ! Un groupe haut en couleurs et avec une belle énergie, Made in Casablanca est allé à leur rencontre.

Made in Casablanca : New York, Strasbourg, ce n’est pas à côté ! Comment vous êtes vous rencontrés ?

Rhum One : Nous sommes originaires de Strasbourg où il y a un bar-concert, la Grotte  où une fois par semaine il y avait des jam sessions. Moi je faisais du beatbox j’avais mon petit réseau. Je trainais là bas, j’ai rencontré des gens, notamment Geo, un batteur qui m’a tout de suite impressionné par son « groove ». Après avoir fait une petite session ensemble on s’est dit qu’il fallait qu’on essaye un truc ensemble. On a demandé à Seb (clavier) de nous rejoindre. Jusqu’au jour où je rencontre un américain un peu fou, un peu barré, mais super drôle. On l’a croisé avec Geo et on lui proposé de se joindre à l’une de nos répétitions le soir d’après. On n’avait que quelques compositions de prêtes mais il s’est tout de suite mis à poser dessus. De fil en aiguille, Sam est arrivé avec sa basse, puis Serge et Romux avec leurs cuivres.

Made in Casablanca : Pas peur de vous perdre avec toutes ses influences musicales ?
Rhum One : Pas tellement parce que notre colonne vertébrale c’est le hip hop. C’est notre aimant.

Mister E : Même si je suis un grand fan de la chanson française je ne me lance pas là dedans.

Rhum One : On lui a interdit.

Made in Casablanca : Première fois que vous venez au Maroc ?

Rhum One : Moi c’est mon premier voyage en dehors de l’Europe. Je découvre le Maroc, je découvre l’Afrique. Je redécouvre l’avion hum…  Et puis ce sont nos premières dates étrangères ! Même si on vit à côté d’une frontière…

Mister E : Première fois à Casablanca mais je suis déjà venu à Tanger et à Chefchaouen. Une des premières personnes que j’ai rencontré à Strasbourg est de Tanger du coup il, nous a proposé de participer à Tanjazz de cette année.

Made in Casablanca : Casablanca c’est un peu comme vous finalement, un mélange d’influences culturelles, ethniques, musicales…

Rhum One : J’ai pris ma première grande claque en me baladant dans Casablanca. Elle a à la fois le côté grande ville urbaine et côté Afrique, avec un vrai mélange des cultures. Ce matin j’ai marché et j’ai vraiment vu de tout.

Made in Casablanca : Du Maroc musicalement, vous avez sûrement dû entendre parler de la musique gnaoua et du Festival d’Essaouira ?

Rhum One : Bien sûr et ça m’intéresserait tellement de faire quelque chose avec eux ! Fois 10, fois 100, fois 1000 !

Miser E : Nous on est là pour jouer les dates mais aussi pour chercher de l’inspiration, rencontrer des gens. Ce n’est pas intéressé de venir jusqu’ici et de rester enfermé dans son hôtel, dans sa salle de concert.

Made in Casablanca : En parlant de collaboration, j’ai vu que votre premier album vous l’avez fait avec DJ Premier… Quel effet ça fait d’être devant une icône du hip-hop comme lui ?

Rhum One : Ca ne s’est pas exactement passé comme ça, on a fait la sortie de l’album avec lui.  Un jour Eli passe me voir et me dit « Voilà, la sortie de l’album il faut qu’elle se fasse le 10 mai ». On était d’accord pour le principe mais ça tombait un lundi… Et là on apprend que DJ Premier sera présent ce jour là. Je ne sais même plus comment j’ai réagi mais voilà...

Mister E : Moi je me rappelle que tu n’as pas bougé, t’étais sous le choc (rires).

Rhum One : Puis les autres à côté qui râlaient « Non mais un lundi ça ramènera personne ! ». Bref ça fait vraiment parti de mes meilleurs souvenirs. C’est un mec culte, un mec extraordinaire. Et puis quand tu viens de descendre sur scène et que t’es avec ta MPC à la main et t’as DJ Premier qui te dis « The show was cool man ! The show was cool ! ». Il te le répète 4 ou 5 fois d’affilés et toi tu ne sais pas quoi dire. C’était la soirée de l’année, la salle était pleine à craquer, il y avait des gens qui étaient venus d’Allemagne.  Il a fait un show de 2h30, le public s’est donné à fond et il y a eu un vrai échange d’énergie entre DJ Premier et le public. J’en ai encore des frissons rien que d’en parler. C’était du hip-hop comme on l’aime.

Made in Casablanca : Vous en pensez quoi justement du hip-hop d’aujourd’hui ? Par exemple du clash entre Booba et Rhoff ?

Rhum One : J’en ai entendu parler.

Mister E : Ce genre d’embrouilles entre rappeurs c’est généralement de la promo. On fait plus de bruit avec un clash.

Rhum One : Regarde MC Jean Gabin il avait fait trop de buzz avec son morceau où il clash tout le monde de Booba, en passant par Sully Sefil. Je crache pas dans la soupe mais je ne m’y intéresse pas vraiment. Ca fait parti des clichés du hip-hop comme quand tu veux organiser une soirée rap et que tout le monde pense que ça va finir en bagarre.

Made in Casablanca : Avec tous les artistes que vous avez rencontré en tournée, certains ont du vous étonner/intéresser/fait rigoler…

Rhum One : A part DJ Premier, je me suis pris une claque avec Olivia Ruiz. Ce  qu’elle a pu faire avant ça ne me parlait pas vraiment avant, mais là elle jouait avec un « big band » avec un piano à queue, des cuivres, trombones, saxophones, basse, batterie. Elle a dit quelque chose à ce sujet, qu’elle aurait aimé être Marilyn Monroe mais qu’elle n’avait pas vraiment les atouts pour. Quand je l’ai entendu enchainé avec un titre très jazz, tu te rends compte que quand il y a l’émotion, la voix, tu te prend ta claque.

Mister E : On a eu la chance de rencontrer plein de gens State of Mind, 1995, C2C…

Rhum One : Orelsan aussi. C’est un mec super vrai, drôle, authentique, et pas seulement lui, toute son équipe ! On a fait pas mal de dates ensemble et dès la première on s’est super bien entendu. C’était vraiment une belle rencontre et en plus il a un super show.

Made in Casablanca : Qu’est ce qui vous inspire ?

Mister E : Certains morceaux sont inspirés directement de films (Usual Suspect). Nous on a une prédilection pour la période de l’âge d’or du hip-hop. Mais comme j’ai pu le dire plus tôt notre musique s’inspire directement des rencontres, des gens, de la vie de tous les jours. Ce que cette semaine marocaine va sûrement nous apporter c’est de la matière pour nos prochains morceaux. Casablanca avec ses klaxons, avec ses gens…

Rhum One : Et ses passages piétons.

Made in Casablanca : Vous êtes quand même une sacré bande : sept ! Un peu comme les sept nains…

Rhum One : Pas sûr que Blanche Neige elle les apprécie les sept nains… Dormeur c’est Geo. Atchoum ça serait Eli. Joyeux on l’est tous. Prof c’est Serge, Seb ça serait timide, Grincheux ça serait moi. Mais Grincheux ça pourrait s’appeler Réaliste aussi.

Merci à Rhum One et Mister E des Art District Band d’avoir répondu à nos questions. Un gros merci à Touareg Prod de nous donner l’occasion de les découvrir à travers ses trois dates marocaines. Et ne ratez pas leur concert ce mardi 18 septembre 2012 au B Rock !

Texte Zara Kadiri

Photo Art District Band

 

 

 

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
17 septembre 2012

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