Alec Monopoly, à Casablanca : Catch Him If You Can !

Culture
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
6 juin 2012

A tout juste 26 ans, Alec est un street-artist confirmé. Originaire de New York, il se balade de villes en villes, et peint aussi bien des toiles dans des galeries d'art, que des murs à 4h du matin. Son arme, une bombe de peinture, son atout, son sens de l'humour. Made in Casablanca est allé à la rencontre de celui pour qui l'art, est avant tout une question de partage, d'adrénaline et de sourires.

Made in Casablanca : Pourquoi Casablanca, pourquoi maintenant ?

Alec Monopoly : Mon meilleur ami Rachid, qui est aussi mon manager, est de Casablanca. Nous étions ici récemment et nous avons été introduits aux personnes de la Galerie 38. J’aime le Maroc, je pense que c’est un pays magnifique. Je trouvais que c’était une bonne excuse pour venir dans ce beau pays et vivre une nouvelle expérience. C’est un pays qui se développe tellement, pour moi c’est plus qu’une exposition ce que je fais, j’introduis mon art. Les marocains n’ont pas encore ce genre d’art ici, ils n’y ont pas encore été confronté. Alors j’espère vraiment que mon art inspirera.

Made in Casablanca : C’est pour ça que vous avez rajouté un “tarbouche” sur la tête du Monopoly Guy, pour que les marocains puissent s’y retrouver ?

Alec Monopoly : Exactement, mon art vient de là au départ. Je veux que les gens s’y sentent attachés, qu’ils en fassent partie et qu’il ait un sens dans leur vie. Le personnage du Monopoly est intéressant dans ce sens puisque tout le monde a déjà joué à ce jeu.

Made in Casablanca : Vous êtes plutôt un citadin, un homme des grandes villes ?

Alec Monopoly : Je deviens vite dingue quand je suis à la campagne, j’ai besoin de la ville, de son bruit, de son énergie. Tout ça m’inspire. La campagne, c’est bien pour faire une pause, pour les vacances.

Made in Casablanca : Des points communs entre Casablanca et New York ?

Alec Monopoly : Où que j’aille dans le monde, je me surprends toujours à comparer New York à la ville où je suis. Par exemple quand je suis avec Rachid sur la route de l’atelier, nous avons l’impression d’être en route pour Harlem. Ou si nous prenons une certaine route, l’impression d’être sur une autre à New York.

Made in Casablanca : J’ai lu que vous aviez peint sur des « spots » assez élevés à Beverly Hills. Vous en avez repéré quelques uns ici ?

Alec Monopoly : Dans le monde des graffitis on les appelle les « heaven spots » parce qu’ils sont très hauts. Mais on les fait surtout parce qu’il n’y a plus de murs à disposition et qu’ils tiennent plus longtemps. Mais ici il y a tellement de murs vides, ils sont ouverts. Pas la peine de monter aussi haut.

Made in Casablanca : Vous vous y connaissez un peu en culture marocaine, nos artistes, nos icônes. Si vous pouviez peindre l’une de nos icônes, ça serait qui ?

Alec Monopoly : J’en ai quelques uns en tête, mais je ne peux rien vous dire, j’attends d’avoir leur feu vert…

Made in Casablanca : Quand vous avez déménagé de New York à Los Angeles, avez-vous ressenti que votre art évolué ?

Alec Monopoly : J’ai grandi à New York, et c’est le graffiti qui m’a inspiré en premier. Mais quand j’ai déménagé pour LA, c’est la que le graffiti est devenu du street-art. J’ai commencé à utiliser des personnages comme le type du Monopoly. Je me suis surpris à faire de l’art de rue. A New York, tu traine dans la rue avec un feutre et une bombe de peinture, et tu as intérêt à ne pas trainer parce qu’il y a tellement de policiers, de voitures. Mais LA est une ville étendue, on a plus de temps pour réfléchir à ce qu’on veut faire. C’est à ce moment là que je suis devenu un street-artist. Mais dès que je retourne à New York, je l’applique aussi !

Made in Casablanca : Comment expliquez-vous que tellement de street-artist peignent maintenant dans des galeries d’art ?

Alec Monopoly : C’est important d’avoir son exposition dans une galerie d’art et de peindre sur des toiles mais d’un point de vue égoïste. Je m’explique : quand on peint dans la rue et que les gens aiment notre travail, c’est égoïste de ne pas le partager avec eux. Peindre dans la rue, ça veut dire que l’on ne sait jamais combien de temps cela va durer : le mur va être peint, ou détruit. C’est comme laisser une trace dans l’histoire de l’art. Même quand je ne serais plus là pour peindre dans la rue, mais œuvres me survivront.

Merci à Alec de nous avoir accordé cette interview. Ne manquez pas son exposition à la Galerie 38, faite spécialement pour sa première venue à Casablanca et dont les œuvres ont toutes été faites ici même !

Texte Zara Kadiri

Photo Fouad Maazouz

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
6 juin 2012

Galerie 38

  • Galerie d’art
38, Route d'Azemmour 20000, Casablanca
Get Directions
+212661057725

Vous aimerez aussi