À moi, Casablanca !

Chronique
Salvador Ali
Editor Made in Casablanca
26 juin 2020

Me voilà, le Jaguar, de retour ! Avec mon instinct et mes réflexes de grand fauve aiguisés par tout le temps qu’a duré le confinement... Me voilà donc prêt à reprendre le cours normal de ma vie, voué au plaisir des moments agréables, en saisissant toutes les offres dignes de moi sur le marché.

Chronique urbaine du Jaguar déconfiné

Soulagement, joie et fébrilité, voilà dans quel état je me trouve à la veille du grand jour du déconfinement généralisé. Car dans la peau de mon personnage typique de prédateur consumériste, je vis dans l’idée que la jungle urbaine regorge d’opportunités réservées à ceux qui savent les apprécier et surtout s’en emparer avant les autres… Un Jaguar ne suit pas la mode, il la fait.

Pour commencer, je m’offre l’ivresse de l’embarras du choix. Par quoi commencer à recommencer à consommer ? Club de sport ? Café ? Restaurant ? Cinéma ? Galerie marchande ? À moi, Casablanca, je veux à nouveau tout et le meilleur de toi… Et ma berline confinée dans le garage de ma résidence, et si je lui offrais à elle en premier un tour en liberté dans la ville, sachant qu’au volant il est important de voir et surtout d’être vu… À moins qu’auparavant, j’aille parfaire son tuning?

Les mains sur le volant, je prends le temps de savourer le ronronnement du moteur avant qu’il libère le rugissement de sa puissante cylindrée…Du coup, je me retrouve à apprécier davantage cet instant d’intense satisfaction, ce moment irréel de temps suspendu, avant de me laisser emporter à nouveau par la profusion des tentations ! Avec au sommet de ma pyramide des délices casablancais, le tour de la Corniche en prenant tout mon temps pour choisir où m’attabler.

C’était sans compter l’appel du large qui me transporte en surplomb de l’océan, dans ma voiture en stationnement sur l’un de ces parkings improvisés qui font le charme de la convivialité populaire de Casablanca.

Premier réflexe, mes doigts retrouvent l’usage de mon smartphone. D’instinct je me lance sur les pistes de mes réseaux habituels pour leurs promesses de bons plans en tous genres.

Mais pour la première fois, la lumière somptueuse du soleil couchant qui me charge de son énergie m’inspire tout autre chose que mes désirs habituels… Et je me surprends, moi le Jaguar, à rêver de plaisirs immatériels.

Salvador Ali
Editor Made in Casablanca
26 juin 2020

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