A Casablanca, la chebbakia fait "Führer" !

Insolite
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
4 juin 2012

Vous connaissez la « chebakkia », cette délicieuse pâtisserie que l’on consomme tous à outrance pendant le mois sacré du Ramadan ? Saviez-vous qu’à Casablanca, les gens se damneraient pour pouvoir manger celle d’un pâtissier qui a pour surnom « Hitler » ? Made in Casablanca vous raconte une des anecdotes les plus insolites de la ville !

Pendant ce temps là, à Derb El Baladia…

Pas loin du quartier des Habous, plus précisément dans le Derb El Baladia, un homme d’une quarantaine d’années officie, perché sur son piédestal. Toute la journée, il emballe et pèse « sa » chebbakia, celle qui fait son succès depuis des années. On raconte que des gens viennent de tout le Maroc pendant le Ramadan, juste pour pouvoir lui en acheter quelques kilos. Certains parlent même de commandes passées d’Espagne, d’Italie, de France ! Mais qu’a-t-elle de si spéciale cette chebbakia ? Elle est plus volumineuse, disent certains. Quand on jette un œil, on remarque que cinq maâlems et une vingtaine d’employés sont entassés dans un petit local pour former les petites friandises et les faire frire.

Le « Führer » de la chebbakia

Mais d’abord, d’où lui vient ce surnom, Hitler ? L’explication est très simple : pendant le Ramadan, une véritable foule se presse dès 15h. Il y a tellement de monde que l’homme a eu l’idée de créer un système pour ne pas se laisser submerger : debout sur un tabouret, il alterne un homme, une femme. Les gens connaissent la chanson et pour pouvoir être vu, brandissent leur billet en direction du pâtissier… Imitant ainsi le fameux salut à la gloire du célèbre dictateur nazi !

Chebbakia sous roche

Pour les autres vendeurs de chebbakia, un tel succès paraît louche. Baraka, amulettes, tout le monde y va de son analyse. Une chose est sûre, c’est une vraie fourmilière économique qui se met en place tous les ans : des intermédiaires qui se proposent d’aller faire la queue pour vous, d’autres qui revendent les précieux gâteaux dorés un peu plus loin et un peu plus cher. Même la police est parfois obligée d’agir face à l’embouteillage monstre qui bloque la ruelle et le quartier ! Alors ce mois de juillet, vous savez ce qu’il vous reste à faire : rue Moulay Smaïl, non loin des Habous et à proximité du cinéma Mauritania. C’est là bas que ça se passe !

Texte Zara Kadiri

Photo DR

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
4 juin 2012