#9ray@benti, le mouvement de tous les combats (pour l’éducation !)
Convaincu que l’ossature de tout développement et épanouissement de la femme passe d’abord par l’éducation de la FILLE, le Mouvement Houwa_Li_Hiya lance une campagne originale, à l’intention de tous les papas du Maroc… Et nous applaudissons. Casablancais, donnez le ton ! Car si l'éducation est une arme de "construction" massive... Alors aux armes citoyens !
Les chiffres qui cernent la situation de scolarisation chez les filles au Maroc sont tout simplement effrayants !
Selon le ministère de l'éducation nationale, le nombre d’élèves ayant fini leur parcours scolaire a enregistré un recul important. 37,5% en 2012, contre 30% en 2015 ! Les efforts étatiques pour venir à bout de cette gangrène qui met en danger le présent, mais aussi le futur de nos jeunes générations.
Par ailleurs une étude réalisée par l'UNESCO, annonce que le Maroc fait partie des 21 pays les moins bien classés en termes de scolarisation, pour occuper la 143ème place sur 164 pays et ce, bien que le taux de scolarisation ne diffère entre filles et garçons qu’à partir du secondaire avec 74 % pour les garçons, contre 64 % pour les jeunes filles marocaines.
Ce phénomène va s'accroitre avec l'évolution du niveau scolaire puisque les filles ne représentent que 30 % des effectifs des filières scientifiques au niveau du cycle supérieur !
Cette campagne, #Qray@benti se veut la voix de toutes les filles qui ne peuvent prétendre, pour une raison ou une autre, à la scolarisation, droit fondamental de tout enfant !
#Qray@Benti cherche à recruter un maximum d’ambassadeurs marocains disposés à porter le flambeau de l’épanouissement et le développement de la femme marocaine depuis son plus jeune âge, à savoir dès lors où elle saura dire « BABA », « PAPA », « ABI », « BA », ou tout autre synonyme.
Nous avons tenu à en savoir plus et nous avons posé trois questions à l’initiatrice de cette belle campagne, Sofia Slami, actuellement étudiante en Master 2 en développement international à l'IAE de Lyon.
Quelle a été la réaction des "hommes", par rapport à cette campagne ?
Les hommes sont assez réceptifs sur l'importance de la scolarisation des filles. Maintenant entre ce qui est dit et ce qui se fait réellement, l'écart est important. L'objectif serait d'AGIR. Agir auprès de sa petite et grande famille, son cercle d'amis, ses collègues de travail ou son environnement de façon générale.
Soit, devenir ambassadeur du mouvement et s'engager pour améliorer les choses dans notre pays.
Selon vous, quels sont les principaux obstacles à l'éducation des filles au Maroc ?
Premier obstacle: la société. Même au 21 me siècle, il existe des familles qui refusent de scolariser leurs filles ou de les laisser poursuivre leurs études universitaires et ce pour des raisons de réputation, stéréotypes ou de rôle social à jouer. Raison pour laquelle nous nous adressons essentiellement aux pères de familles, preneurs de décidions au sein de plusieurs foyers pour les sensibiliser sur leur rôle dans l'accès des petites filles à l'école et au savoir, clés pour tout développent économique et social dans le monde.
Deuxième obstacle, et pas des moindres, les conditions d'accès à l'éducation: Dans des villages, les écoles ne sont pas dotées des infrastructures de base: ni toit, ni table, ni WC, ni tableau, ni hygiène. Dans les villes le problème de sécurité est aussi très important.
Malgré les efforts fournis par les autorités, ils demeurent insuffisants.
Comment offrir à cette campagne l'écho qu'elle mérite auprès des Marocains (et Marocaines)?
La campagne a besoin de la mobilisation de toute la société civile. Les parents, les familles, les associations, les médias, le ministère de l'éducation, les entreprises privées ...Il est important d'en parler pour débattre sur le sujet et surtout trouver un moyen réel d'agir pour changer la donne.
L'engagement, la citoyenneté, et l'envie de vouloir avancer dans la bonne voie !
Crédit photo : @khouloud Kebali, "Regards du Moyen Atlas"