Mirgon, un siècle au service de la pâtisserie
Parmi toutes les enseignes qui pullulent à Marrakech, beaucoup d’entre elles ne sont qu’éphémères. A l'opposé, le Café de France ou de la Poste font figures d’emblèmes, mais ils ne sont pas les seuls. Voilà bientôt 100 ans que la pâtisserie Mirgon® fait chauffer son four.
Tout commence en 1911 en Lorraine, où Charles Mirgon donne son nom à la première pâtisserie. La petite affaire démarre bien et les recettes secrètes font déjà le succés de la marque. En 1931, “le bruit des bottes allemandes” commençant à résonner dans le Nord de la France, la stabilité économique de l’établissement se voyait menacée. Suite aux conseils de sa femme et de “l’oncle Paul, ingénieur civil ayant tracé la route reliant Marrakech à Ouarzazate”, Charles et sa femme Andrée débarquent en 1933 à la ville rouge, à l’époque, ville de garnison militaire.
En parallèle, Marcel construit la première usine du secteur, du côté de ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier Ménara. Spécialiste de la biscotte, des madeleines ou du pain de mie, toute la production repose sur les performances d’un immense four de 25 mètres de long qui a tourné 24 heures sur 24 jusqu'en 1984. Véritable prototype, il a doré des millions de tartines qui voyagèrent à travers tout le pays et même jusqu’à Dakkar.
En 1989, Lucie la femme de Marcel décède, laissant le pauvre homme seul aux commandes. Il a 68 ans et laisse peu à peu l’établissement sans surveillance. En 2008, après que sa fille unique, Ghislaine Mirgon, soit venue le soutenir, la famille décide de se séparer de la boutique du centre ville, faisant de l’usine, leur ultime point de distribution.
A 90 ans, Marcel reste le seul et unique lien entre ses enfants et l’état d’esprit de l’entreprise. Parce que depuis 100 ans, ce sont les même recettes qui forgent la réputation. Le mythique Russe Mirgon® ou l’irremplaçable Paris-Brest, tous séduisent les papilles d’une clientèle fidèle depuis des décennies.