Marrakech: Terre d'accueil pour les évènements d'Euromed

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
16 novembre 2009

Les pays participants ont voulu impliquer davantage la société civile dans le processus d'Istanbul notamment la plateforme Euromed.

En une année, la ville de Marrakech a accueilli deux événements majeurs pour la Méditerranée. Après la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le travail et l'emploi tenue en novembre 2008, la ville ocre a abrité la deuxième sur le renforcement du rôle de la femme dans la société. Pas moins de 43 délégations provenant des pays membres dans l'UPM (Union pour la Méditerranée) ont participé à cette deuxième conférence qui intervient trois années après la tenue de la première édition à Istanbul. C'est dans le même esprit de la première édition que les travaux de la conférence de Marrakech se sont déroulés. Ainsi, cet événement avait pour but de consacrer la continuité du processus d'Istanbul mais également de donner une nouvelle impulsion à la dynamique enclenchée en 2006 en Turquie.

« Nous considérons que cette conférence aura atteint ses objectifs si les ministres des 43 Etats membres de l'UPM peuvent non seulement évaluer les progrès accomplis depuis Istanbul en novembre 2006, mais surtout donner un élan décisif à la mise en Ïuvre du cadre commun d'actions qui a été défini lors de cette première conférence », a déclaré Xavier Darcos, ministre français du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, à l'ouverture de la conférence. L'objectif de cette rencontre euro-méditerranéenne a été donc de faire un bilan des principales réalisations en faveur des femmes dans les pays du pourtour méditerranéen ces trois dernières années.

Long chemin Toutefois et malgré les progrès effectués, les responsables des pays participants ont affirmé tous qu'un long chemin reste à parcourir, y compris dans les pays de la rive Nord de la Méditerranée, pour garantir aux femmes leurs droits dans différents domaines. « En France, de nombreux progrès restent encore à accomplir, par exemple dans le monde du travail. C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souhaité que la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes figure dans l'agenda social du Gouvernement pour 2009 afin que nous prenions rapidement les décisions qui s'imposent. C'est l'objectif du projet de loi que je déposerai en tant que ministre dès le début de l'année 2010 », a ajouté Darcos.

Dans le monde arabe, la situation des femmes a complètement changé. Un changement dû selon Farkhonda Hassan, secrétaire générale du Conseil national égyptien pour la Femme à l'engagement pris par chaque pays dans la région pour améliorer les conditions de la gente féminine. « Le gouvernement égyptien ainsi que le Conseil national pour la femme ont adopté un certain nombre de mesures visant à améliorer les conditions sociales et économiques de la femme qui ont par la suite figuré dans les déclarations finales de grandes rencontres notamment la conférence d'Istanbul en 2006 », a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : « Cependant, un long parcours nous attend. Les femmes doivent poursuivre leurs efforts pour accéder notamment à des postes de responsabilité et au parlement égyptien.

En effet, un système de quota qui garantissait aux femmes égyptiennes des places au parlement a été aboli par la justice car jugé anti-constitutionnel. Aujourd'hui, un nombre considérable de femmes parlementaires est nommé directement par le président Hosni Moubarak. La nomination est une solution mais on ne voudrait pas qu'elle devienne une règle ». Ainsi et presque dans la majorité des pays euro méditerranéens, les recommandations issues de la conférence d'Istanbul n'ont été que partiellement exécutées.

Pour Nyamko Sabuni, ministre suédoise d'intégration et d'égalité des genres, les mécanismes d'exécution et de suivi des recommandations faisaient défaut. « Nous avons tenté lors de cette conférence de pallier cette carence en vue d'accélérer la mise en Ïuvre du plan d'action quinquennal qui arrive à son terme en 2011 », a déclaré Nyamko Sabuni. Pour parvenir à la réalisation du plan d'action, les pays participants ont décidé d'impliquer d'une manière effective la société civile. Une décision stratégique selon Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. « L'implication de la société civile, et en particulier la plateforme Euromed, dans le processus d'Istanbul, figure parmi les plus importants acquis réalisés par cette conférence. Nous estimons qu'il s'agit d'un acquis stratégique mais nous attendons que la société civile fasse preuve de l'engagement continue et responsable auquel nous nous attendons », a-t-elle conclu.

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16 novembre 2009