Le rap mélodique et engagé de Salah Erawi

Musique
Zara Kadiri
Editor Made in Marrakech
15 juillet 2011

Considéré comme l’un des premiers rappeurs de Marrakech, Salah Erawi a toujours essayé de sortir de l’ordinaire en présentant une musique mélodique et originale. Il cherche son identité dans les rythmes du monde et ses paroles fortes font passer des messages pertinents. Son album “Ejjawi”, qui vient de sortir, est le fruit d’un travail acharné de 4 ans, une période durant laquelle le rappeur a fait beaucoup de rencontres musicales. Retour sur le parcours de ce jeune artiste prometteur.

 

Natif de Marrakech, Salah grandit à Massira, quartier qui a vu naître son art. En 1998, il commence à écrire des textes en français. Peu après, avec l’aide de certains de ses amis producteurs du pays, il sort un premier album intitulé “Le cercle” dans lequel il raconte ses rêves d’adolescent marocain. « A cette époque, les gens ici ne comprenaient pas le Rap en français.  En plus, les morceaux ressemblaient davantage au Slam qu’au Rap, c’est pour ça que je l’ai sorti en France. » Par la suite, il travaille avec différents musiciens marocains, égyptiens, indiens et turques afin d’enrichir ses connaissances. «J’ai toujours été fasciné par la World Music. Le Hip Hop ce n’est pas ma vraie influence, si j’écoute du Rap américain c’est juste pour avoir une idée des nouvelles techniques de composition de beats». Il ne se définit pas comme un Hip Hop man et il n’a jamais fait partie d’un clan, mais pour participer à des concerts, cela a compliqué la tâche. « Il a fallu que j’organise mes propres concerts si je voulais me produire sur scène. » Salah crée ensuite le concept “Maghribeat” avec DJ Van, qui consiste à composer des morceaux avec des beats occidentaux et des mélodies orientales. En 2003, il sort un maxi de 5 titres “Hala Ok” avec DJ Van. Ils se produisent ensemble au Maroc jusqu’en 2007.

Depuis, Salah participe à des concerts à Marrakech, Casablanca, Fès, Meknès, Kénitra et Dakhla ainsi qu’à des festivals dans sa ville natale comme le Sun Festival et le Madjazz.

L’album “Ejjawi”

En 2007, l’artiste décide de sortir un album qui regroupe toutes ses influences musicales et ses expériences artistiques. Il a fait appel à ses amis compositeurs pour assurer la production de l’album : Komy, Hamza, Drama et Mountassir « Mes amis m’ont beaucoup aidé, ils ont travaillé avec moi pour un prix symbolique, sans cette aide, il aurait été difficile pour moi d’assurer le financement de l’album. » Il décrit sa nouvelle production comme étant un message qui guérit les esprits et cible tous les âges et toutes les catégories sociales.

Parmi les titres, figure un featuring avec la chanteuse brésilienne Andreia Dacal, qui a été émerveillée par son travail. Après leur rencontre au Sun Festival, elle l’invite alors à Sao Paulo pour enregistrer le morceau. Le label français “Fresh Pulpe”, aussi intéressé par sa musique lui propose un contrat. Le clip de “Ejjawi”, premier single du même nom que l’album, a été réalisé par un jeune diplômé de l’école du cinéma de Ouarzazate.

En parallèle, le rappeur assure la direction artistique de différentes associations, anime des ateliers et a été sept fois champions du Maroc de Karaté, en plus d’une licence en littérature française et une formation hôtelière.


Les points de ventes 

A Marrakech, chez tous les vendeurs de CDs de Jemaa El Fna ainsi que dans une boutique près de l’Hôtel El Boustane à Guéliz et prochainement dans d’autres villes (Casablanca, Rabat, Fès, Meknès et Tanger).


Avec "Ejjawi", Salah a réussi à atteindre une maturité artistique. Gardez un œil sur lui, son album risque de faire un tabac !

Texte Fati Medaoui
Photo Mehdi Mounir
Publié le 15/7/2011

Zara Kadiri
Editor Made in Marrakech
15 juillet 2011