Le cirque italien, Il Florilegio, a monté son chapiteau à Marrakech
Jusqu’au 24 juin 2012, les marrakchies et visiteurs de passage dans la ville ocre peuvent profiter du spectacle spectaculaire du grand cirque Il Florilegio, en tournée dans tout le Maroc.
Histoire de planter le décor et Italie oblige, le ballet des artistes, qui vont se succéder à bon rythme pendant deux heures, commence par quelques pas de danse à la Rondo Veneziano, affublés de leurs habits de velours et lumière, et d’une perruque qui aurait mérité un petit coup de peigne.
La première partie est placée sous le signe de l’eau, qui n’a de cesse de jaillir, avec un numéro façon son et lumière, où elle est la vedette. Car Il Florilegio est effectivement un florilège d’effets spéciaux “manuels”, de surprises et de talents, avec une musique entraînante savamment choisie.
Autant d’énergie est dépensée sur scène que dans les coulisses. Le ballet des techniciens est aussi impressionnant que celui des artistes eux-mêmes, tant le travail de montage et démontage est important. Pendant une nouvelle mise en place, le spectacle prend de la hauteur, et le public, les yeux au ciel, se demande comment ce clown perché, la tête en bas, fait pour avancer sur son tapis de gazon. On admire aussi les soeurs trapézistes, aussi belles que souples, qui tournoient à plusieurs mètres de hauteur. 75 personnes de 12 nationalités différentes oeuvrent de la piste aux coulisses, en passant par les caisses et la communication, pour offrir un spectacle dynamique et féerique, que l’on garde longtemps en mémoire.
Il Florilegio n’est pas un cirque traditionnel comme on l’entend. Les animaux ici sont plutôt exotiques, les clowns n’ont pas le meilleur rôle et les motards s’invitent au spectacle dans leur cylindre d’acier pour des chassés-croisés à frémir. Le frisson est d’ailleurs un des sentiments qui traversent le spectateur, provoqué par les alligators, l’anaconda ou encore par les funambules qui rejouent Pirate des Caraïbes sur leur filin sans filet. Oui, on a peur, peur de les voir tomber, peur quand ils se ratent et se rattrapent in extremis, peur aussi de voir des hommes de la sécurité postés en dessous pour leur éviter une chute fatale. A l’image que l’on se fait de l’italien, ce cirque est à la fois virile, provoquant et terriblement sûr de lui.
Un show pour tous les publics issu de la grande lignée du cirque italien, la famille Togni. Une tradition qui perdure depuis 1870 et offre ses prouesses partout dans le monde. Cette troupe sait d’ailleurs parfaitement intégrer à son spectacle l’essence du pays d’accueil. Comme ici, au Maroc, où danseuses du ventre, rythmes et percussions, princes du désert s’invitent dans l’arène. Avec, pour le final, le drapeau rouge à l’étoile verte brandit sous les clameurs d’un public conquis.
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Texte : Stéphanie Jacob
Photos : Il Florilegio
