Forum Méditerranéen des Jeunes Leaders à Essaouira

L’urgence est économique, car le développement du commerce en Méditerranée est de nature à générer des gains de croissance et d’emploi pour tous les pays. Elle est aussi politique. L’éradication de la menace djihadiste, le renforcement de l’Etat de droit dans les pays du Sud de la Méditerranée, la lutte contre les dérives populistes en Europe ont tout à gagner d’une coopération étroite et confiante entre les deux rives.

Si l’on veut construire cet espace d’intégration méditerranéen, il importe de parier sur la jeunesse, en particulier sur les jeunes leaders, ceux qui demain joueront un rôle de premier plan dans la politique, l’économie, la vie des idées de leur pays. Si ces jeunes à fort potentiel, qui exercent d’ores et déjà une influence, apprennent aujourd’hui à se connaître, à dialoguer, à constituer des réseaux méditerranéens, alors ils constitueront, une fois aux commandes de leur pays, un puissant facteur d’entraînement pour l’intégration de cette région du monde. 

Parier sur les jeunes leaders, c’est ce que propose le forum d’Essaouira.
Organisé en partenariat avec la Fondation Ana Lindh, l’association « Marocains pluriels » et l’Union des jeunes Euro-Maghrébins, ce forum se déroulera sur quatre demi-journées entre le 16 et le 18 octobre 2015. Le principe du forum est de réunir les participants autour de 2 ou 3 sujets d’intérêt commun, qui constituent des préoccupations pour le Nord comme pour le Sud de la Méditerranée, et de faire émerger des propositions concrètes sur chacun des sujets. Les thèmes retenus cette année sont les phénomènes de radicalisation, la lutte contre le changement climatique, le combat contre l’exclusion sociale et territoriale.
Des élus, des chefs d’entreprise, des responsables associatifs, des journalistes, des intellectuels, des entrepreneurs culturels, des chercheurs, des universitaires, tous de la jeune génération (20-35 ans), seront invités à prendre la parole au sein de ce forum ouvert à l’ensemble des pays concernés par le FSP « Solidarité avec la jeunesse de la rive sud de la Méditerranée ».

Objectifs du forum

1/ Former un réseau méditerranéen parmi les jeunes décideurs.
2/ Favoriser l’engagement et la participation au débat public de cette nouvelle génération, en particulier celle du sud de la Méditerranée, qui a manifesté, lors des Printemps arabes, sa volonté de faire entendre sa voix et de concourir au changement. Les jeunes leaders ne sont pas toujours actifs dans la vie publique. Ils sont parfois isolés. Le Forum doit les aider, en leur donnant un réseau, à briser cet isolement et à prendre la parole.
3/ Enfin, le forum d’Essaouira doit permettre de dégager des convergences et des recommandations d’actions sur des sujets considérés comme prioritaires au Nord comme au sud de la Méditerranée.

Contenu
Trois questions seront inscrites à l’agenda du forum en 2015. Elles seront traitées sous forme de tables rondes interactives.

1. Comment lutter contre les phénomènes de radicalisation ? 
Le djihadisme constitue une menace pour les pays du Sud comme du Nord de la Méditerranée. Sur les deux rives, il recrute et enrôle des milliers de jeunes, qui partent combattre sur les théâtres de guerre du Moyen-Orient et de l’Afrique. Il frappe sur le sol même de nos pays, par des attentats terroristes, cherchant en Europe à opposer les individus sur la base de leur confession religieuse, dans le monde arabo-musulman à déstabiliser les pouvoirs en place pour y imposer un gouvernement fondé sur une conception dévoyée de l’Islam.
Il importe que les sociétés civiles du Sud et du Nord de la Méditerranée s’emploient, parallèlement aux efforts de leurs gouvernements, à se mobiliser ensemble face à cette menace.
La table-ronde permettra un échange sur les causes de ce phénomène de radicalisation dans les différents pays, sur la nature et l’étendue du risque qu’il représente pour notre sécurité et nos libertés, ainsi que sur les solutions à y apporter. L’objectif est qu’à Essaouira des jeunes leaders du Nord et du Sud de la Méditerranée affichent un front uni, proposent des analyses et des recommandations communes.
Le Maroc, parce que son souverain a le statut de « commandeur des croyants » un islam tolérant, constitue un partenaire stratégique pour mener ce débat.

2. Quelles nouvelles responsabilités face au changement climatique ?
La France accueillera en cette année 2015 la conférence mondiale des Nations Unies sur le changement climatique. Elle s’emploie, dans cette perspective, à mobiliser la communauté internationale pour parvenir à un accord ambitieux et contraignant pour la préservation de notre planète, ainsi qu’à susciter l’élaboration de contributions nationales (représentant l’effort que chaque pays estime pouvoir réaliser) et d’initiatives infra-étatiques (entreprises, société civile…). L’enjeu est d’aboutir à un ensemble de décisions de nature à contenir le réchauffement global en-deçà de 2° et d’engager effectivement une transition vers des économies bas carbone. Le Maroc devrait prendre le relais de la France en 2016 et organiser la COP 22. Il est donc un partenaire idéal pour mobiliser les sociétés civiles de l’espace méditerranéen. 
Le Forum d’Essaouira sera l’occasion d’un échange entre jeunes leaders -chefs d’entreprises, élus, chercheurs, responsables d’ONG…- autour des politiques à mener, d’une part pour atténuer le changement climatique, d’autre part pour adapter les sociétés aux effets de ce dérèglement. Une discussion sera également organisée sur la question du financement de ces politiques. Les contributions du Forum viendront enrichir l’agenda des solutions de Paris 2015.

3. Quelles solutions face à l’exclusion sociale ?
Les sociétés du Nord et du Sud de la Méditerranée sont pareillement confrontées au phénomène de l’exclusion sociale. Des pans entiers de leur population doivent faire face au chômage, à la perte d’autonomie, au mal logement, à la rupture des liens sociaux, à certaines formes de ségrégation territoriale et de stigmatisation symbolique. Pour lutter contre ce phénomène, qui porte atteinte à la dignité des personnes et menace la cohésion des sociétés, des politiques parfois innovantes sont conduites en matière d’emploi, de logement, d’aménagement urbain, d’éducation, de santé. 
La table ronde permettra un échange autour de ces initiatives de tous bords, dans l’optique d’en faire ressortir les meilleures pratiques et d’en étudier les possibilités de « réplicabilité ». Afin de faire émerger des propositions d’actions concrètes, cette table- ronde donnera particulièrement la parole aux travailleurs sociaux, aux responsables Page 3 sur 6 d’entreprises, aux élus locaux. Une attention particulière sera portée à la situation de relégation territoriale des personnes immigrées ou issues de l’immigration, sachant qu’un pays comme le Maroc commence, avec l’installation sur son sol de migrants sub- sahariens, à connaître cette problématique familière aux pays européens.

4. Quelles réponses au drame des réfugiés en Méditerranée ?
Nous assistons depuis quelques années, en raison des multiples conflits dans le monde, à une accélération saisissante du nombre de réfugiés et déplacés. Ils seraient actuellement plus de 60 millions, contre 37 millions il y a une décennie. Il s’agit d’un niveau historique depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. La Méditerranée se trouve située en l’un des centres de cet ample mouvement de population. Vers elle, arrivent les centaines de milliers de réfugiés qui fuient les crises syrienne et libyenne, l’instabilité en Afghanistan, les guerres en Afrique. En 2014, 219.000 migrants ont traversé la méditerranée, soit 10 fois plus qu’en 2012. 3500 d’entre eux sont morts ou portés disparus durant leur traversée. 
Pays de transit ou d’accueil, les riverains de l’espace méditerranéen se trouvent ainsi face à un immense défi humanitaire. Comment ces Etats peuvent-ils concilier, d’une part leur devoir d’humanité et le respect de leurs engagements internationaux en matière de droit d’asile, d’autre part leurs diverses contraintes internes, tant politiques, économiques que sociales ? Quels objectifs peuvent-ils se fixer en termes d’accueil des réfugiés ? Quelle politique globale mettre en œuvre ? Quels moyens mobiliser ? Quelles solidarités et coopérations internationales développer ?

Intervenants
Jeunes leaders, entre 20 et 35 ans, des pays bénéficiaires du FSP « Solidarité avec la jeunesse des pays de la rive sud de la Méditerranée » (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie), ainsi que de France et d’autres pays européens (notamment Allemagne et Belgique) : élus, chefs d’entreprise, journalistes, intellectuels, responsables d’ONG, artistes, cadres de la fonction publique, leaders d’opinion. 
Deux jeunes présenteront leur parcours à chacune des tables rondes.
La parité hommes-femmes sera respectée ainsi que l’équilibre entre sensibilités politiques.
Une présence institutionnelle de haut niveau est attendue dans le cadre des allocutions d’ouverture et/ou de clôture. 

Format
Conférences d’ouverture et de clôture ;
3 tables rondes ;
1 atelier de parrainage ;
Sur deux jours.

Opérations de promotion envisagées
Utilisation des moyens de communication et des partenariats tissés par l’Institut français du Maroc : Hit radio, Medi 1 radio, 2M (télévision), TelQuel (hebdo presse écrite), L’Economiste (quotidien), Hespress (n°1 de la presse en ligne marocaine), Dyptik, France 24, TV5, FC Com (panneaux 4/3).
Réalisation d’un site Web, captation et diffusion en streaming des débats.

Public
En dehors des jeunes leaders eux-mêmes, le forum invitera des étudiants et des jeunes actifs à fort potentiel (entre 18 et 25 ans) issus des pays bénéficiaires du FSP et intéressés par un engagement citoyen. L’objectif est de les encourager à s’engager dans la vie publique et à s’inscrire dans des réseaux méditerranéens.
Au total, entre 100 et 150 jeunes prendront part au Forum.

Prolongements attendus de la manifestation
1/ Rendre public, à l’issue du forum, une série de recommandations et d’engagements sur les questions mises à l’agenda des discussions.
2/ Créer un réseau méditerranéen de jeunes leaders, regroupés sur le web 2.0 et dans des réunions régulières, susceptibles de porter des projets d’intégration pour la région.
3/ Susciter le parrainage de jeunes leaders en devenir par des leaders confirmés.

Partenaires étrangers 

Partenaires principaux : Consortium Marocains Pluriels et Union des Jeunes Euro-Maghrébins.
Autres partenaires : Fondation Anna Lindh, FC Com (partenaire communication), Royal Air Maroc (partenaire transport aérien), Association Marocaine des Anciens Élèves de l’ENA de France (AMAEENA), AMGE Alumni, Consortium Fondation Orient-Occident + Les Etoiles de Sidi Moumen, Fondation HEM, Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat (EGE), Forum Franco-Marocain de l’Administration Publique [majmo3a].

Partenaire français sur place

Union des Jeunes Euro-Maghrébins

Etablissement à autonomie financière porteur du projet

Institut français du Maroc

Responsable(s) du projet

Jean-Marc BERTHON, Conseiller de Coopération et d'Action Culturelle et Directeur de l'Institut Français du Maroc 

Mathilde LECLER, Chargée de mission pour l'Ambassade de France au Maroc.

Payam SHAHRJERDI, Directeur du Pôle Technique et Gouvernance de l'Ambassade de France au Maroc.