L’autoroute a mis un coup d'accélérateur à la fréquentation hôtelière à Agadir
La mise en service de l’autoroute reliant la région du Souss à Marrakech, en juin 2010, a été l’occasion pour la ville balnéaire d’Agadir, de recevoir encore plus de touristes nationaux. En effet, le conseil régional du tourisme a relevé une augmentation significative de la clientèle marocaine, qui représente aujourd’hui près de 30 % des arrivées touristiques, et une hausse de 28,74 % des nuitées par rapport à juin 2011.
Cette autoroute, longue de 233 kilomètres et qui a nécessité un budget de 8 milliards de dirhams, est le dernier tronçon de la liaison Nord-Sud du pays. Ce chantier, lancé en janvier 2006, porte à 1.100 kilomètres l’ensemble du réseau autoroutier du Maroc. Aujourd’hui, les habitants de Tanger, Casablanca ou Rabat peuvent facilement rejoindre la ville du Souss. Alors qu’il fallait plus de 4 heures pour se rendre de Marrakech à Agadir, aujourd’hui il faut compter un peu plus de 2 heures seulement. Et dans de bien meilleures conditions de route et de sécurité. Et pour relier Tanger à Agadir, le temps passé au volant tombe de 14 à 7 heures.
La société nationale des Autoroutes du Maroc, créée en 1989, enregistre une fréquentation journalière moyenne de 6.185 véhicules sur ce dernier tronçon. Ce sont les établissements hôteliers, et particulièrement les quatre et cinq étoiles, qui profitent de l’aubaine. Même si les chiffres du tourisme reste encore modestes, la liaison des villes du nord et du sud du Maroc porte ses fruits. Le marché national, qui sera toujours une valeur sûre, est une des principales cibles pour le développement économique et touristique du Royaume. Mais pas seulement. Ce dernier tronçon a également pour objectif de servir dans l'accompagnement des aménagements industriels, d’augmenter les exportations à travers le renforcement des échanges commerciaux avec l'Europe, et de travailler à l'attractivité des investissements étrangers.
Une innovation dans le secteur du BTP au Maroc, c’est ce tunnel, long de 526 mètres, qui traverse l’Atlas. Ce premier tunnel autoroutier du Maroc, qui n’était pas prévu au départ, a demandé beaucoup d’efforts et de réflexion, notamment sur le plan écologique.
Petite histoire du réseau autoroutier marocain
Tout commence par le constat des difficultés de déplacement dans le pays, et particulièrement entre Rabat et Casablanca. En 1978, la première tranche de l’autoroute A3, entre les deux villes est ouverte. Elle sera terminée jusqu’à Rabat en 1987, et dotée de péages en 1991. En 1989, l’ensemble du réseau était inférieur à 100 kilomètres. Cette même année, la mise en place et l’organisation du péage aide à l’ouverture d’une nouvelle autoroute entre Rabat et Fès. Entre 1999 et 2008, les travaux du réseau battent leur plein pour atteindre 1.100 kilomètres de route en tout, avec l’inauguration de l’A1 entre Rabat et Tanger, et de l’A7, entre Casablanca et Marrakech. L’objectif du Royaume étant d’atteindre les 1.800 kilomètres d’autoroutes en 2015.
Texte Stéphanie Jacob
Photo DR