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J'ai goûté : les Rencontres Gastronomiques d'Agadir

Gastronomie
Alice Joundi
Editor Made in Agadir
15 mars 2015

Jean Colin a travaillé depuis 4 ans avec son ami Régis Marcon, 3 étoiles au célèbre Guide Michelin, et le fils de ce dernier, Jacques Marcon, à la conception et à l’organisation de la 1ère édition des Rencontres Gastronomiques d’Agadir qui ont lieu ce week-end. Reportage.

Le co-organisateur de ces Rencontres est, comme il se doit étant donné l’importance du terroir dans le domaine de la cuisine, atout incontestable du Maroc avec l’hospitalité, le Conseil Régional du Tourisme et son Président, Salah-Eddine Benhammane. Ce 13 mars, lors du lancement de l’événement, M. Benhammane a insisté sur la pérennité que les organisateurs entendaient insuffler à ces Rencontres, indiquant que cette 1ère étape se voulait intime et réservée à un public restreint afin de permettre aux chefs présents d’échanger et de cuisiner dans la sérénité, ajoutant qu’il était prévu d’ouvrir les démonstrations et dégustations futures au grand public, tant local que visiteur.

Une affaire de terroir et d'histoire avant tout 

Jean Colin promit quant à lui de belles surprises et la découverte de talentueux chefs, avant de céder la parole à son ami. Régis Marcon mit tout d’abord l’accent sur la nécessité de valoriser le terroir et l’histoire pour promouvoir une destination, soulignant que c’était le tourisme de l’avenir et citant en exemple la visite d’un champ de lentilles pour sensibiliser les visiteurs au patrimoine local et à son influence sur la santé, synonyme d’énergie. Il insista ensuite sur la qualité du service à laquelle le chef doit veiller : savoir sourire, savoir parler de son produit.

Les Rencontres Gastronomiques d’Agadir se veulent fédératrices de la filière selon Jean Colin, du boulanger à l’éleveur ou au poissonnier en passant par le producteur de fruits et légumes. Un chef digne de ce nom aime chercher et encourager des fournisseurs de qualité, associer tous les corps de métier et travailler dans la transparence. Pour illustrer son propos, il donna l’exemple du bon chocolat dans un bel emballage et du mauvais chocolat dans le même bel emballage, terrible…

Cet événement a été baptisé Rencontres plutôt que Festival, même si la gastronomie est festive, car les échanges, le regard sur l’autre, le respect y prévalent. " La rencontre nourrit et amène des initiatives", nous dit Régis Marcon.
Pour les profanes, ce passionné cita comme exemples de développement économique et social et d’échanges internationaux le Festival de Mougins (France), le Festival de St Moritz (Suisse) et la Fête des Champignons (plus de 30.000 visiteurs) à Saint Bonnet le Froid, son village de 120 âmes où il a créé 100 emplois depuis qu’il a repris le petit bistrot de sa maman il y a 35 ans.

Ouvrant le débat, j’ai demandé à ce chef reconnu comment il avait procédé à la sélection des participants. Réponse : dans le vivier de l’association Générations C (Cuisines et Cultures), qui réunit 80 jeunes chefs désireux de dynamiser l’image de la gastronomie et engagés dans la défense d’une cuisine responsable et de qualité, afin de contrer la tendance cuisine faite ailleurs et simplement réchauffée, démotivante pour un chef et sans intérêt pour le client.
Il fut ensuite question de l’importance de garder la tradition en la revisitant, du partage et des échanges (comme au Bocuse d’Or), de la nécessité du travail personnel, de la formation (à laquelle Régis Marcon consacre beaucoup de temps) et de l’éducation au goût. Le maître mot est : garder l’envie. 

En conclusion, les chefs et le Président du CRT évoquèrent un projet de joutes entre écoles hôtelières et le futur positionnement d’Agadir comme destination gastronomique et nous invitèret à assister aux démonstrations qui ont eu lieu tout au long de ce week-end, dont Made in Agadir a suivi le programme... 

Texte et photo Isabelle de Balathier

Alice Joundi
Editor Made in Agadir
15 mars 2015

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