Agadir : Une destination à réinventer !
Première destination balnéaire du Royaume, l’avenir touristique d’Agadir est amené à se réinventer. Dans un contexte international marqué par la compétition internationale aigue sur le marchétouristique et par le déficit d’image des pays du pourtour sud méditerranéen, des dysfonctionnements structurels viennent fragiliser et mettre en péril le développement de la « Perle du Sud ». Vétusté de l’infrastructure hôtelière, manque d’attractivité du produit gadiri, réduction des dessertes aériennes, faiblesse du budget de promotion…autant d’handicaps qui entravent la croissance et remettent en question à terme la pérennité de l’industrie touristique.
Principal vecteur du développement régional, le secteur touristique renferme d’importants enjeux socio-économiques : sa fragilisation impose une mobilisation collective. C’est dans cette perspective que le Centre Régional du Tourisme Agadir SMD se propose de mettre en débat les réflexions pour un plan de relance de la destination Agadir et interpeller à ce titre les décideurs publics et politiques ainsi que les opérateurs du secteur.
Les solutions sont aujourd’hui identifiés : la mise à niveau du parc hôtelier passe par le renforcement des capacités de financement des professionnels ; la consolidation et l’extension des dessertes aériennes tout comme la mise en place d’une stratégie marketing à la hauteur de la première destination balnéaire du royaume imposent la création de mécanismes de financement innovants ; la diversification de l’offre et son déploiement sur de nouvelles niches touristiques doivent s’appuyer sur des mesures incitatives à même de développer l’entrepreneuriat privé.
Au cours de cette journée-débat, il s’agira donc d’identifier les mécanismes et les outils concrets nécessaires à la mise en place d’un développement volontariste sans lequel la dynamique de relance ne pourra s’instituer.
Panel 1 : Agadir et le benchmark des destinations concurrentes
Antalya, Iles Canaries, ou Charm El Cheikh, la concurrence sur le balnéaire frappe de plein fouet la station d’Agadir. La chute du marché allemand au tournant des années 2000 préfigurait une réalité bien plus crûe: l’aiguisement de la compétition internationale sur le marché du balnéaire. Celle-ci s’est traduit au cours de la décennie 2000 par l’émergence de stations balnéaires de dernières générations, offrant des produits très compétitifs et une animation riche et diversifiée. Or difficile pour la destination Agadir de rivaliser et tenir le rythme de la compétition, si les contraintes structurelles qui entravent son développement ne sont pas rapidement levées.
Quel positionnement pour Agadir sur le marché touristique mondial? Quels sont les termes de la compétition avec ses concurrents : le prix, la qualité de l’offre de service ?Quels sont les atouts comparatifs au regard de ses concurrents ? Comment améliorer la compétitivité de la destination Agadir? Sur quels leviers, l’offre Agadir peut- elle jouer ?
Panel 2 : Redéploiement pour la capacité hôtelière
Premier frein au développement du secteur touristique: la capacité hôtelière. Avec à peine 15 000 lits commercialisables, Agadir peine à suivre le rythme d’expansion des stations balnéaires concurrentes qui disposent, elles, de capacité frôlant les 500 000 lits. Mais au-delà des capacités, c’est la vétusté de l’offre dont souffre en premier lieu la destination: aujourd’hui, à peine 60% de la capacité hôtelière gadirie est en mesure d’être commercialisée. La restructuration du parc hôtelier impose des mesures d’urgence : or la complexité des mécanismes de financement actuels freine la mise à niveau du parc hôtelier. Le tissu touristiquegadiri est composé en grande partie de PME dont la faible capitalisation et l’instabilité de la conjoncture touristique limitent leurs capacités d’endettement et de financement. La fermeture depuis 10 ans d’établissements hôteliers en plein centre ville et pour lesquelles l’état de délabrement ne fait qu’empirer alimente tout autant le déficit d’image de la « Perle du Sud » et de son infrastructure hôtelière. L’absence de dispositif juridique empêche aujourd’hui le règlement de cette épineuse question et nécessite d’envisager des mécanismes juridiques innovants.
Comment développer les capacités et les placer à la hauteur des ambitions touristiques d’Agadir ?Comment accompagner les professionnels pour la mise à niveau de leur capacité ? Comment restructurer l’infrastructure touristique et sur quel type d’offre la redéployer ? Quel mécanisme pérenne à mettre en place pour renforcer les capacités de financement des structures hôtelières ? Quel partenariat public/privé est à envisager pour la création de dispositifs de garanties visant à assurer l’accès aux ressources financières?
Partie 3. Développer la destination : l’aérien et la promotion
Deux handicaps majeurs freinent le développement de la destination : la réduction de ses dessertes aériennes et la faiblesse de sa promotion. L’aérien constitue aujourd’hui un handicap majeur à la croissance de l’infrastructure touristique et son coût réduit drastiquement sa compétitivité. Or sans une offre aérienne adaptée et ciblée en fonction des marchés porteurs, le secteur touristique risque l’enlisement. De la même manière, la faiblesse de la promotion appauvrit la destination. L’agressivité de ses concurrents et les changements géo-politiques imposent un effort considérable en terme de communication et de stratégie marketing que ne permet pas aujourd’hui l’étroitesse du budget régional.
Quelle synergie mettre en place entre le développement de l’aérien et celui de la promotion ? Comment assurer le redéploiement des compagnies aériennes et l’ONMT sur la région d’Agadir ? Quel mécanisme mettre en place pour la création d’un fonds régional de soutien de l’aérien ? Quel levier d’action l’Etat est en mesure de mobiliser pour cela ? Comment mettre en valeur les atouts touristiques de la baie d’Agadir ? Avec quel budget la promotion de la destination peut aujourd’hui se réinventer? Quelle articulation entre le national et le régional dans les actions de promotion ? Comment l’ONDA peut-il s’inscrire dans le processus d’encouragement du développement de l’aérien ?
Partie 4. Equipements et infrastructures d’accompagnement de l’activité touristique
Le produit touristique gadiri est resté figé dans sa forme comme dans son offre et sa qualité. Première destination balnéaire du Royaume, le produit gadiri reste encore trop concentré sur son capital climatique. Le manque d’animations culturelles, maintes fois décrié par les professionnels, pénalise son attractivité. La faiblesse des équipements urbains comme l’absence de palais des congrès ou d’infrastructures sanitaires conséquentes sont aussi des handicaps pour la compétitivité de la destination Le potentiel touristique de la région dépasse ainsi de loin sa seule offre balnéaire construite sur son micro-climat. Le développement d’activités sportives nautiques, le segment des sports extrêmes, ou encore celui de la balnéothérapie et de la remise en forme sont autant de segments qui imposent des mesures incitatives et la consolidation des infrastructures d’accueil.
Comment encourager la création d’entreprises dans le segment des activités de loisirs ? Quelle politique publique pour diversifier l’offre touristique et accompagner le développement de l’investissement privé ? Quelle mesure mettre en place pour renforcer la qualité de service ?
La journée-débat sur le thème "Agadir, une destination à réinventer" a lieu le samedi 28 mars à partir de 08h30 à l'Hôtel Royal Atlas.