2ème édition de la semaine de l'Anthropologie à Agadir
Depuis leur apparition, l’appareil photo et la caméra sont devenus des outils précieux pour tout chercheur en sciences sociales. Ils permettent de fixer une action sociale/culturelle dans le temps et dans l’espace L’anthropologue, pour qui la description ethnographique est une étape essentielle dans la démarche scientifique, se trouve ainsi doté de nouveaux, outils qui, à ses yeux, rapporterait la « réalité » telle qu’elle est.
De son côté l’historien trouve dans les archives photographiques ou filmographiques une source inestimable de données et d’informations qui peuvent changer radicalement son approche et son rapport à l’objet. Quant au sociologue, au psychologue et même au géographe… le recours à l’image (photographique ou filmique) offre d’autres opportunités de recherche.
Mais à ce niveau se posent plusieurs interrogations. Le photographe ou le cameraman n’est-il pas aussi loin de traduire la réalité filmée dans sa complexité ? Ne présente-il pas enfin de compte qu’une vision parmi d’autres, celle de l’ongle de vue de l’utilisateur de l’appareil/caméra ? Une vision, elle-même, n’est-elle pas conditionnée par le contexte général de sa production (guerre, paix, clandestinité, amateurisme, professionnalisme...). De même pour les individus filmés. Leurs comportements ne seraient-ils pas influencés par la présence de la caméra ? Enfin, comment faire pour que la photo et la caméra, comme moyen pour aborder le terrain, ne reproduisent ? pas les mêmes prénotions et stéréotypes.
En conséquence, l’image, perçue comme source fiable de l’information doit être prise avec les précautions méthodologiques nécessaires, qui s’ajoutent, notamment avec l’émergence de nouvelles technologies, aux différents risques liés au montage, qui peuvent induire le chercheur en erreur.
Le thème de cette deuxième édition de la Semaine de l’anthropologie est de cerner ce que « Filmer la société » veut dire. L’objectif est de réunir les anthropologues, historiens et sociologues avec les réalisateurs et documentaristes pour s’entretenir afin d’approfondir le débat sur toutes les questions précédentes et s’interroger sur les similitudes et les divergences entre l’approche « anthropologique » d’un côté et « documentariste ». In fine, il s’agira de jeter la lumières sur la place de l’audiovisuel dans la production des sciences sociales.